L’ancien procureur général d’Israël et ancien juge de la Cour suprême, Michael Benyair, vient de publier un texte dans lequel il condamne avec courage et fermeté la politique d’apartheid de son gouvernement ; il approuve le récent rapport d’Amnesty. 

« Au cours de l’année dernière, un débat public s’est déroulé sur le fait de savoir si les actions menées par le gouvernement israélien dans les Territoires Palestiniens Occupés peuvent être classées comme de l’apartheid au regard du droit international.

Le 1er février, Amnesty International est la dernière ONG à l’avoir classé comme de l’apartheid, le qualifiant de « cruel système de domination et de crime contre l’humanité ». Cela s’est produit à la suite de déclarations antérieures sur l’apartheid de la part d’autres groupes de défense des droits humains, Yesh DinB’Tselem et Human Rights Watch.

Étant l’ancien procureur général d’Israël, j’ai passé ma carrière à analyser les questions juridiques les plus pressantes concernant Israël. L’occupation par Israël de la Cisjordanie et de Jérusalem Est a été un dilemme de fond pendant mon mandat et au-delà.

La domination d’Israël sur ces territoires est une grave injustice que doit être urgemment rectifiée. 

C’est avec une grande tristesse que je dois aussi conclure que mon pays a sombré dans de telles profondeurs politiques et morales qu’il est maintenant un régime d’apartheid. Il est temps pour la communauté internationale, elle aussi, de reconnaître cette réalité.  

Depuis 1967, les autorités israéliennes ont justifié l’occupation en la prétendant temporaire jusqu’à ce qu’une solution pacifique puisse être trouvée entre Israéliens et Palestiniens. Or, cinq décennies ont maintenant passé depuis que ces territoires ont été conquis et Israël ne montre aucun intérêt à abroger ce contrôle. »

Cette prise de position est très courageuse dans un pays qui n’a pas de mots trop durs pour disqualifier les voix discordantes.

Que vont donc enfin faire les pays occidentaux pour, à leur tour, parler d’apartheid et contraindre le gouvernement israélien à reconnaître l’Etat palestinien ?