Banksy serait un génie. Les commissaires-priseurs de Sotheby’s entretiennent le mythe et se sont prêtés à un nouveau coup d’éclat du « street-artist » samedi à Londres pour faire monter sa cote et les juteux profits à se partager.
A qui fera-t-on croire que la lacération de « La fille au ballon » sur sa moitié inférieure a pu être réalisée sans l’accord du célèbre groupe de vente aux enchères, voire l’assentiment de l’acheteur.
Banksy mystérieux ? Inconnu ? Mensonge de la part de celui qui peut se permettre de réaliser des œuvres en plein jour et en pleine rue, qui se permet aussi d’avoir un porte-parole et accès à Sotheby’s.
Banksy, donc, se serait livré à une satire, lui qui serait un chevalier blanc, dénonciateur de la spéculation sur le marché de l’art et des spéculateurs.
Banksy est un pur produit de l’industrialisation de la culture et je me souviens d’une célèbre conférence de Theodor Adorno qui, en 1963, dénonçait le système dans lequel s’engouffrait la culture.
Adorno, donc, écrivait : « La praxis entière de l’industrie culturelle applique carrément la motivation du profit aux produits autonomes de l’esprit (…) Les productions de l’esprit dans le style de l’industrie culturelle ne sont plus aussides marchandises, mais le sont intégralement (…) Si, d’un mot, on diffame à tort les masses, c’est justement souvent l’industrie culturelle qui les réduit à cet état de masses qu’elle méprise ensuite, et qui les empêche de s’émanciper, ce pour quoi les hommes seraient aussi mûrs que le leur permettent les forces de production de l’esprit. »
Banksy n’est au fond qu’un usurpateur. Et Sotheby’s son créancier !