Tout a été dit sur Jack Ralite, immense homme de culture et d’engagement, militant humaniste du communisme, passionné et infatigable, …

Tout a été dit ou presque. Jack Ralite a été un défenseur des créateurs, des artistes, mais aussi des ouvriers et, cela n’a pas été assez relevé, un défenseur du pluralisme de l’information et l’ami des journalistes.

Toujours attentif à la situation de ses ex-collègues journalistes, il a été l’un des artisans du vote à l’unanimité de la loi Cressard au Parlement.

Dénonçant la situation faite aux pigistes avant 1974, sans droits et corvéables, notamment à l’ORTF, Jack Ralite a su transcender les clivages politiques pour faire adopter une loi de progrès social par une Assemblée nationale dominée par la droite. Sa force de conviction et ses arguments avaient bousculé toutes les réticences.

En tant que député et sénateur, il a toujours porté une grande attention au budget des médias et de l’AFP. Il consultait son syndicat, le SNJ-CGT, et ne refusait jamais une entrevue pour échanger sur les dangers de telle ou telle mesure. 

De même, il a œuvré avec Claude Estier, son complice socialiste, pour maintenir l’allocation pour frais d’emploi des journalistes.

Jack Ralite a également multiplié les démarches et interventions pour déjouer les mauvais coups, comme en 2006, quand les patrons de presse ont tenté de « torpiller » un accord sur les droits des reporters-photographes ou essayé de s’approprier les droits d’auteurs des journalistes.

Si les hommes de théâtre lui doivent beaucoup, les journalistes lui doivent plus encore. Avec une rare modestie. Rien chez lui n’était exceptionnel, car, quand il s’agissait de culture et d’information, tout était naturel.

Tout n’a pas été dit sur Jack Ralite, homme exceptionnel : il a été aussi l’ami des journalistes. Et il leur manque déjà aujourd’hui, dans cette période où l’information est de plus en plus réduite à une vulgaire marchandise.

Rédigé le 14 novembre 2017, non publié