C’est encore un gamin de 19 ans et, pourtant, sur un terrain de football il fait preuve d’une rare maturité. Dans une équipe de France sans style et peu convaincante, il a marqué deux buts et provoqué un pénalty contre l’Argentine.
Lionel Messi, considéré comme l’un des footballeurs absolus de l’époque, est apparu, lui, bien pâle. Alors, des commentateurs à la recherche permanente de superlatifs ont crié au génie à l’issue de la rencontre France-Argentine et tous les qualificatifs ont été appelés en renfort pour parler de la performance du prodige français.
Est-ce bien sérieux ?
Assurément Kylian Mbappé est surdoué : non seulement il court (très) vite mais il sait courir vite avec un ballon collé au pied. Il a une souplesse de cheville qui lui permet d’effectuer des gestes déroutants pour l’adversaire. Mais, parce qu’il est aussi un homme, il peut lui arriver d’être moins brillant, voire décevant.
Lionel Messi l’a été, Cristiano Ronaldo aussi.
Ceux qui l’adulent aujourd’hui seront les premiers à le critiquer de façon véhémente en cas de contre-performance. Ils n’analysent ni le contexte, ni le style de jeu de l’équipe, mais ils notent (tout doit être noté aujourd’hui, même les ministres !).
Kylian Mbappé est aussi tributaire de l’équipe ; le football se joue à onze, non ? Et le gamin prodige est confronté aux décisions d’un entraîneur qui ne fait pas unanimité, tant ses choix sont fluctuants et, souvent, incompréhensibles. La France a connu des joueurs d’exception qui ont été trahi par des entraîneurs insipides et incapables de constituer une équipe s’appuyant sur les qualités de chacun.
Alors, Kylian Mbappé doit être préservé dans un monde du football où circule un « pognon dingue » qui bouleverse toutes les valeurs. Hélas pour lui, il ne sera jamais entraîné par Michel Hidalgo !