Hubert Védrine est un parfait représentant de la ‘’gauche caviar’’. Haut fonctionnaire, il est membre du Parti socialiste et a, derrière lui, une longue carrière politique, secrétaire général de l’Elysée et ministre des affaires étrangères notamment. Il préside l’Institut François Mitterrand et il est membre du club Le Siècle. Sa biographie mentionne aussi qu’il est administrateur du groupe de Bernard Arnault, LVMH, et qu’il a siégé au conseil consultatif de la banque d’affaires américaine Moelis & Company.
Il vient de se signaler en récusant les accusations contre le rôle de la France dans le génocide rwandais de 1994. Mais, ô honte, il a choisi la revue d’extrême droite, Eléments pour s’épancher. L’ancien diplomate qui connaît le sens et la force des mots a dérapé. On lui reconnaîtra le droit de se défendre et d’affirmer : « Je pense sincèrement que les accusations contre la France au Rwanda sont une des plus grandes fake news lancées contre notre pays depuis les intox de la guerre froide (…) Il s’est trouvé dans le monde médiatique, intellectuel, et à gauche particulièrement, des gens qui se sont laissé séduire par cette thèse hallucinante. » Mais Hubert Védrine s’égare en parlant de fake news et se défend très maladroitement. Pour renforcer son argumentaire, il s’en prend directement au Monde qui, selon lui, « pendant quinze ans, n’a jamais donné une seule fois la parole à des auteurs qui défendent une autre thèse que celle en cours à Kigali. »
Mais le plus ignoble est à venir :
« Le Rwanda est devenu le prétexte pour tous les gauchistes de la place de Paris de régler leurs comptes avec François Mitterrand, la Ve République, la France comme puissance. Cette violence se libère aujourd’hui parce que ces têtes folles étaient auparavant tenues par le Parti communiste, puis englobées dans la stratégie Mitterrand. Mais, aujourd’hui, plus rien ne les retient. Ce débat empoisonné est un bon révélateur du degré de masochisme atteint dans pays. »
Le ‘’tous gauchistes’’ est un slogan éculé, M. l’ancien ministre !
Hubert Védrine a une idée fulgurante pour expliquer le faisceau d’accusations portées à l’encontre de l’action de la France :
« Si les journaux étaient tenus comme autrefois, ça ne durerait pas une minute. »
Une idée que ne renierait pas Marine Le Pen. Si on suit l’ancien ministre qui va cachetonner chez Bernard Arnault, il faut faire taire les journalistes. Comme le fait Vincent Bolloré dans ses médias. Est-ce de cela dont on parle aux fameux dîners du Siècle ?
Odieux, mais digne de cette presse d’extrême droite qui recueille avec délectation les borborygmes d’Hubert Védrine.