La crise ? Quelle crise ?
Les ultra-riches, eux, ne connaissent pas le mot : un tableau de Picasso, Femme assise près d’une fenêtre, représentant Marie-Thérèse Walter, a été vendu 103,4 millions de dollars (93,32 millions d’euros) lors d’enchères chez Christie’s à New York jeudi dernier.
Il avait été acheté huit ans plus tôt 44,8 millions de dollars.
Qui osera dire que l’art n’est pas objet de spéculation quand un tableau, même de Picasso, se vend plus de deux fois son prix d’il y a huit ans ?
Christie’s se frotte les mains et le résultat de l’enchère faire dire à Bonnie Brennan, présidente pour l’Amérique de la société achetée par François Pinault en 1998, que la bonne tenue de la séance de jeudi « signale un vrai retour à la normale ».
La normale pour les ultra-riches, c’est quand le nombre de pauvres ne cesse de s’enfoncer dans plus de pauvreté et quand ils peuvent satisfaire leurs caprices. Il y a dans le retour à la normale toute la morgue insupportable des premiers de cordée.
François Pinault, qui ouvre son musée personnel à Paris dans l’ancienne Bourse du commerce, se frotte les mains. C’est déjà Christie’s qui avait vendu le tableau le plus cher du monde, le Salvator Mundi attribué à Léonard de Vinci, pour 450,3 milliards de dollars en 2017.
Les ultra-riches ne sont nullement gênés que Picasso fût communiste ; peu importe, ils achètent, ils dépensent sans compter, ils gaspillent leurs fortunes, ne paient que très peu d’impôts et n’ont que mépris pour les pauvres. C’est le monde ultra-libéral. A vomir