Ces messieurs qui nous gouvernent (les femmes n’occupant que des postes subalternes, dans le domaine social, particulièrement) se supposent investis d’une mission historique. Ils sont les ‘’représentants’’ des puissants groupes industriels, plus puissants que les Etats eux-mêmes ; Ils ne sont plus les élus du peuple. Ils nous mentent en affirmant haut et fort vouloir moderniser les institutions et faire notre bonheur. Leur hypocrisie me sidère, tant ce qu’ils disent et écrivent est contredit par la réalité.
Le président de la République, Emmanuel Macron, avouait vouloir faire une ‘’Révolution’’, déguisant sa véritable politique qui ne rend compte à personne en utilisant les opportunités d’une Constitution antidémocratique, adoptée à la suite du retour au pouvoir d’un général à la retraite après ce qui ressemblait à un coup d’Etat.
Emmanuel Macron, donc, a obéi à la requête du patronat, énoncée par Denis Kessler en 2007 : défaire méthodiquement le programme du CNR.
Pour cela, Emmanuel Macron, le petit soldat du capitalisme, n’est pas passé par une révolution, il a agi et agi encore méthodiquement.
Il a affaibli le code du travail, les services publics (SNCF, hôpitaux, maternités, éducation nationale), les retraites, l’assurance chômage, les prud’hommes ; en revanche, il a supprimé l’ISF, baissé les cotisations sociales patronales et les impôts des entreprises, renforcé les mesures sécuritaires. Puis, il a répondu aux obsessions de l’extrême droite sur l’immigration, en légiférant sur le prétendu séparatisme d’un islamisme radical fantasmé.
Aujourd’hui, il sort de nouveaux dossiers : la suppression du droit du sol à Mayotte (avant de l’étendre partout ?) et une nouvelle réforme du code du travail. Dernière sottise annoncée, le réarmement idéologique des citoyens : moral, civique, sécuritaire, économique. Là, les mots ne se cachent plus. La France doit adopter les postures militaires. Et chanter la Marseillaise chaque matin.
Tout ce que le pays compte de réactionnaire est mobilisé pour ce réarmement : Vincent Bolloré et ceux qu’il a déjà embarqué dans sa croisade, Pascal Praud, Cyril Hanouna, Ségolène Royal, et Philippe de Villiers. Celui-ci connaît une nouvelle jeunesse et s’en prend à l’avortement qu’il qualifie de masse en faisant un chassé-croisé avec l’immigration de masse ; il fustige les lois anti-chrétiennes et invoque même Childéric.
Les nostalgiques de la vieille France catholique, d’un temps où les syndicats n’existaient pas, où les journaliers étaient attachés à la terre des nobles. Marine Le Pen, Jordan Bardella, Eric Zemmour et Marion Maréchal, ne se sentent plus obligés de parler haut et fort ; ceux dont on vient de parler ont entrepris le retour à l’Ancien Régime dont ils rêvaient. Ils ont trouvé des complices ; et ces agités de la calotte ou ces gouvernants le font pour eux, sur tous les médias où leur est accordé une place ou un temps d’antenne démesuré.
Les citoyens assistent, parfois indifférents, mais hélas avec de plus en plus d’adhésion, à un implacable naufrage idéologique et un recul civilisationnel et social sans précédent.
Au secours, les discours racistes ne se cachent plus ; les patrons licencient pour améliorer les dividendes insultants pour les salariés ; les discours bellicistes appellent à la mobilisation. Et les citoyens qui ne sont pas les ‘’nobles’’ d’hier, mais plutôt le ‘’Tiers Etat’’ s’engluent dans la pauvreté.
Est-ce supportable encore aujourd’hui dans l’un des pays les plus riches de la planète ? Si les grèves dures parfois et si les contestations déterminées se multiplient, c’est hélas en ordre dispersé, loin du mouvement nécessaire pour s’opposer à une régression insoutenable des lois de la démocratie.