L’ONU, dominée par les hommes comme toute institution de pouvoir, est un lieu d’affrontement idéologique ; si elle a fait du 8 mars la journée internationale des femmes, son agence ONU Femmes l’a rebaptisée Journée internationale des droits des femmes.
La nuance est importante. L’ONU Femmes aurait pu aller plus loin encore, car à l’origine, le 8 mars est une journée internationale de lutte pour les droits des femmes et contre les inégalités. Ce sont les luttes féministes, notamment celles des femmes révolutionnaires, qu’on célébrait pour aller plus loin dans les conquêtes.
En France, Emmanuel Macron profite de cette journée pour graver le vote du Congrès pour la ‘’liberté’’ de recourir à l’IVG et tenter d’en tirer un bénéfice politique. Si l’avancée décisive, elle est encore freinée par les réactionnaires et en retrait par rapport à l’appellation de l’ONU Femmes, députés et sénateurs ont refusé le mot ‘’droit’’ pour le limiter à une simple liberté.
La France a encore d’énormes progrès à faire pour atteindre l’égalité des femmes avec les hommes. La mobilisation unitaire des organisations syndicales est le signe que les femmes, ici, ne lâchent rien et que les consciences s’éveillent encore.
Mais ailleurs des millions de femmes souffrent plus encore qu’en France. Qu’on pense à leur situation à Gaza, Kaboul, Téhéran, Riyad, Islamabad, Brasilia, Jakarta, Ankara, Malte, Rome, Varsovie, Brasilia, Bogota, en Floride ou au Texas, La liste est trop longue des pays où les femmes n’ont pas ou peu de droits.
Il y a presque cinquante ans, Jean Ferrat chantait : « Entre l’ancien et le nouveau / Votre lutte à tous les niveaux / De la nôtre est indivisible / Dans les hommes qui font les lois / Si les uns chantent par ma voix / D’autre décrètent par la bible / La poète a toujours raison / Qui détruit l’ancienne oraison / L’image d’Eve et de la pomme / Je déclare avec Aragon / La femmes est l’avenir de l’homme / Pour accoucher sans la souffrance / Pour le contrôle des naissances / Il a fallu des millénaires / Si nous sortons du moyen âge / Vos siècles d’infini servage / Pèsent encor lourd sur la terre ».
Les syndicats n’ont pas oublié les paroles du poète : les luttes des femmes n’ont pas encore aboli l’infini servage !