Emmanuel Macron, jamais avare de discours et de leçons administrées aux gens de peu, a perdu sa voix. Depuis sa tournée au Japon et en Polynésie, il reste muet.
Les sujets où on attend le président d’une République démocratique et soucieuse des droits de l’homme ne manquent pourtant pas.
L’enquête vient de confirmer que le logiciel israélien Pegasus a bien été utilisé par le Maroc (pas d’autre ?) pour espionner des journalistes, des militants, mais aussi des ministres et un président de la République. On attendait, pour le moins, une ferme condamnation et une demande d’explication adressée aux gouvernements d’Israël et à notre ami le roi du Maroc. On attend toujours et Emmanuel Macron ne semble pas décidé à s’exprimer quand on touche à ces deux états. Les considérations diplomatiques passent avant toute fierté et toute atteinte aux droits élémentaires du citoyen.
Emmanuel Macron n’est pas plus disert à propos de Pegasus qu’à propos du sort du peuple palestinien ou des combattants sahraouis.
Le gouvernement français n’a pas adressé un seul signe pour demander des explications au président de l’AFP qui a osé licencier le président des journalistes palestiniens, Nasser Abu Bakr, après des pressions insupportables des Israéliens.
On attendait le président français sur un autre sujet d’actualité, celui d’Amazon, qui a reçu une amende de 746 millions d’euros pour non respect de la réglementation européenne sur les données privées des utilisateurs de sa plateforme.
Les manquements d’Amazon ont été soulevés en France, mais c’est le Grand-Duché du Luxembourg qui a infligé la sanction, l’entreprise y ayant son siège en raison des avantages fiscaux qui lui sont accordés, les fameux rescrits fiscaux. On reste ébaubi devant la sanction ! Elle ne représente que 0,3 % du chiffre d’affaires du géant du commerce électronique, alors que les textes européens peuvent permettre d’aller jusqu’à 4 %. Bezos en rit encore, même s’il a déclaré vouloir faire appel.
Le montant de l’amende est une somme dérisoire pour celui qui se permet de s’envoyer en l’air avec sa ‘’fusée’’, de détourner les lois et de prendre ses salariés pour des esclaves.
Décidément, Emmanuel Macron n’ose s’attaquer ni aux Etats-voyous, ni aux multinationales, celle qu’il reçoit chaque année à Versailles. Avec lui, les choses sont claires : il préfère s’attaquer au peuple en faisant adopter des lois liberticides.
Nous ne l’oublierons pas !