C’est stupéfiant. Les discours et les mesures de Macron et de son gouvernement sont de plus en plus incompréhensibles, multipliant contradictions et contre-ordres ; ils font la démonstration de l’incapacité à faire face à la quatrième vague de la pandémie et du variant Delta, comme ils ont été incapables de maîtriser les précédentes vagues, trop meurtrières.
Les errements du pouvoir alimentent les thèses réactionnaireset font le bonheur de tous les obscurantistes, qui descendent dans la rue avec les imbéciles forcenés de la droite extrême. L’obligation de vacciner des soignants leur a donné un nouvel élan.
Dans ce contexte, les idées se brouillent et il n’est pas facile d’exprimer une parole intelligente.
Dans un communiqué publié la semaine dernière la CGT a permis d’entendre une parole sans concession vis-à-vis du gouvernement comme des manifestants. La confédération affirme, à juste titre qu’il « ne fait aucun doute que la vaccination du plus grand nombre est essentielle pour sortir de cette pandémie. Elle estime, cependant, qu’il est primordial de convaincre les soignants plutôt que de les contraindre au risque de stigmatiser une profession pourtant déjà bien éprouvée. Difficile de convaincre pour un gouvernement dont la stratégie tout au long de cette crise est apparue comme un perpétuel cafouillage… Cachant mal qu’il est plus soucieux de maintenir, « quoi qu’il nous en coûte », ses choix économiques et sociaux. Pas étonnant alors que la crise de confiance qui le frappe soit plus forte parmi le personnel soignant. »
La confédération constate : « Alors que l’hôpital public et son personnel étaient érigés en exemple pour leur rôle essentiel, l’austérité budgétaire continue de s’appliquer méthodiquement avec son cortège de fermetures de lits, de structures et pour le personnel une intensification du travail, rappels sur leurs jours de congés, affectations faites parfois du jour au lendemain… Difficile dans ces conditions de donner un sens à cette vaccination quand les autres pans de la politique sanitaire sont abandonnés. En effet, comment par exemple respecter les protocoles, les gestes barrières dans l’urgence permanente et sans nouveaux personnels ? Le gouvernement pointe du doigt les personnels soignants, mais le problème est plus général : le manque de confiance dans les institutions touche l’ensemble de la population. »
La CGT estime en conclusion « que l’un des éléments qui entretient cette défiance est le manque de transparence dans les rapports entretenus entre le secteur pharmaceutique et les acteurs de la santé publique (…) Une bonne façon de clarifier cette relation serait la levée des brevets sur les vaccins contre le Covid-19 et de mettre en place un pôle public de santé (…) La priorité pour redonner confiance aux soignants c’est de sortir d’une autre crise, celle que traverse notre système de santé, en lui redonnant les moyens de fonctionner tant du côté de la politique vaccinale que du côté de la politique d’embauche. »
Emmanuel Macron a fait un choix politique en se présentant comme le parti de l’ordre quand il sème le désordre, de la répression plutôt que de la pédagogie. Bref, il a fait un choix de société et il l’assume avec une obstination rare. Aveuglé et incapable de comprendre les aspirations du peuple, il creuse le fossé d’incompréhension qui le sépare de la vraie France.