La Chouette qui hioque

Mois : octobre 2021

Tout va bien ?

Bruno Le Maire exulte ; le PIB, cet instrument censé mesurer la production de richesses (biens et services) créées par les agents publics et privés d’un pays, aurait progressé de 3 % au troisième trimestre. Le ministre a le triomphe un peu facile que la consultation des chiffres et commentaires de l’INSEE aurait du rafraîchir avant de fanfaronner ; l’institut de la statistique souligne que cette « vive progression a notamment été portée par la reprise de la consommation de services, en particulier les dépenses en hébergement-restauration (+58,9% sur la période estivale, désormais seulement inférieure de 4,4% à son niveau d’avant-crise) explique la moitié de la croissance du PIB ce trimestre ».

En période électorale, Bruno Le Maire se permet de torturer les chiffres pour vanter son action et celle du président de la République.

Le ministre a été moins disert en ce qui concerne les cours de la Bourse, qui, elle, se porte à merveille pour le plus grand bonheur des actionnaires et des boursicoteurs. Le CAC 40 a gagné 23,04 % depuis le 1er janvier et 4,76 % pour le seul mois d’octobre. Aux Etats-Unis, le Nasdaq 100 a bondi de 43,40 % en un an et, on n’ose y croire, de 571,61 % en 10 ans.

Le ministre se gardera bien de tout commentaire pour ne pas accréditer l’idée que les entreprises ont aujourd’hui de quoi augmenter les salaires des laissés pour compte de la société. Et le gouvernement d’augmenter les rémunérations des fonctionnaires, enseignants, soignants et autres agents publics.

Quand Biden, vieux serviteur zélé du capitalisme, parle de taxer les riches, qu’attend Macron (et Le Maire) pour proposer un impôt conséquent sur les dividendes (qui n’arrêtent pas de battre eux aussi des records), une augmentation de l’impôt sur les grandes sociétés et la suppression des aides et exonérations dont bénéficient ces mêmes oligopoles qui jonglent avec les milliards.

Bref, tout va bien pour les riches. Pour les pauvres, c’est une autre histoire.

La voie de la privatisation

Sans surprise, le conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) a voté à la majorité la première privatisation d’une ligne de chemin de fer et mis fin au monopole de la SNCF. Les médias ont rendu compte de l’événement factuellement ; certains jubilaient ; les autres en restaient aux faits. On attend encore analyses et explications.

La gauche qui s’était retirée au second tour des élections régionales pour éviter l’élection de Thierry Mariani (Rassemblement national), n’a pas d’élus au Conseil. On mesure aujourd’hui les méfaits de cette absence. Ce qui n’empêche pas l’ensemble des partis dits de gauche de se présenter désunis à la future élection présidentielle ! Scandaleusement.

Renaud Muselier a profité de la situation et osé : il se présente en champion et ouvre des perspectives aux autres régions. Le président de la région marque ainsi son territoire et montre aux Français ce qui les attend en cas de victoire de Macron ou d’un Républicain l’an prochain. C’est-à-dire des privatisations à plus grande échelle pour répondre aux dogmes européens et aux appétits des grands groupes qui lorgnent sur les services publics les plus juteux.

La privatisation de la ligne de TER Marseille-Nice n’est qu’un prélude à une politique de casse de tous les services publics. C’est écrit dans le traité de Lisbonne, signé par Lionel Jospin ; c’est écrit dans une loi votée en 2018 par les godillots de Macron et les Républicains du Sénat.

L’affaire est stupéfiante : c’est Transdev qui a obtenu la concession de la ligne Marseille-Nice, filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), un groupe public censé être au service de l’intérêt général et du développement économique du pays. Mais, si on examine dans les détails le statut de la CDC, on découvre qu’elle « peut exercer des activités concurrentielles ». Et elle ne s’en gène pas. Sa filiale, Transdev, a signé un pacte d’actionnaires avec un groupe privé allemand, Rethmann, qui a déjà obtenu des concessions de service public des transports, au détriment de la Deutsche Bahn (DB). Et l’Etat actionnaire entérine la privatisation des transports ferrés.

Le groupe Rethmann a racheté 30 % du capital de Transdev à Véolia en 2018 et même obtenu de monter à 34 %, confortant ainsi son droit de blocage, malgré les 66 % de la CDC.

Tout cela démontre que les privatisations sont étudiées et préparées de longue date, dans les moindres détails, mais subrepticement par les gouvernements (de droite ou socialiste) successifs, acquis à l’ultralibéralisme de Bruxelles.

Le peuple peut se sentir trahi, à juste titre ; mais il s’agit des résultats de son vote ou de sa désaffection pour la chose politique et son abstention aux élections.

Bolloré, ça suffit! Macron, ça suffit!

La promotion de Zemmour sur les chaînes de Bolloré ne suffit plus : Morandini a franchi une nouvelle étape dans une nouvelle émission de CNew, Face à la rue, en ‘’bidonnant’’ un face à face monté de toutes pièces entre le ‘’presque candidat’’ et une femmes voilée. Celle-ci est une ancienne salariée de Bolloré qui a été recrutée par la société de production et amenée à Drancy pour les besoins du tournage, alors qu’elle habite à 40 km.

La manœuvre est grossière et scandaleuse.

On attendait une réaction à chaud du CSA. En vain. De ceux qui aboient au moindre incident, Darmanin et consorts aussi. En vain. En revanche on n’attendait rien de la transparente ministre de la culture.

La nomination de Jérôme Bellay à la direction du Journal du dimanche et de Patrick Mahé à celle de Paris Match n’a pas provoqué plus de réaction de la part des bonnes âmes ayant la charge de veiller sur l’honnêteté de l’information, sans doute au nom de la liberté des entreprises de presse, un cache-sexe pour ceux qui ont fait main basse sur les médias et ceux qui ont créé les conditions des concentrations.

Aujourd’hui, Bolloré, ça suffit ! Mais n’oublions pas celui qui, en assumant sans vergogne un pouvoir vertical, musèle les journalistes. Macron, ça suffit !

Tous les rouages de la France craquent : santé, enseignement, transports, Poste industrie, agriculture, commerce de proximité, etc. Et les médias sont priés de ne rien voir, ni ne rien entendre, ni ne rien montrer quand le peuple crie son désarroi. Les milliardaires, eux, contemplent les cours de la Bourse et comptent leurs dividendes faramineux. Les millions de pauvres contemplent, eux, les factures de l’énergie, de l’essence et des produits alimentaires qui grimpent.

En revanche, aucun incident dans les quartiers populaires n’est ignoré ; tous les voyages de Zemmour et de Le Pen chez les racistes de l’est de l’Europe font l’objet de reportages ; tous les discours pour fustiger les pauvres exilés contraints de fuir leurs pays pour tenter de continuer à vivre sont relayés à l’envi.

Alors, oui, Bolloré et Macron, ça suffit !

Il est vraiment temps que les Français prennent la parole, expriment leur mal-être et il est vraiment temps de libérer les médias pour que les journalistes puissent informer complètement un peuple qui souffre et n’en peut plus de cette politique confisquée par la finance.

A l’Ouest du nouveau

L’éditorial paru dans l’édition du 23 octobre de Ouest-France m’a vraiment surpris. François-Xavier Lefranc, le rédacteur en chef du premier quotidien de l’Hexagone, y exprime une éthique du journalisme qui le différencie profondément des autres médias, notamment audiovisuels.

En premier lieu, il dresse un constat alarmant :

« On a tout vu ces derniers temps, des sondages mis à toutes les sauces, des personnalités politiques cherchant désespérément une légitimité dans les pourcentages des dernières études d’opinion, des sondages faisant ou défaisant le deuxième tour de l’élection présidentielle, des cadors du petit écran gonflés à l’hélium des mesures d’audiences devenir des stars politiques déjà qualifiées par les sondages avant même d’être candidats. Les sondeurs n’arriveront bientôt plus à mettre du charbon dans la machine tant elle est en surchauffe. »

Au passage on appréciera sa périphrase à propos de Zemmour.

Puis, il dénonce ce qu’il appelle ‘’l’obsession sondagière’’ :

« Le temps passé à commenter les sondages détourne les personnalités politiques et les médias de l’essentiel : la rencontre avec les citoyens, l’échange approfondi, le débat d’idées, l’écoute de ce que vivent les gens au quotidien, de leurs inquiétudes, de leurs espoirs. L’obsession sondagière empêche les uns et les autres d’écouter la diversité du pays, de ses habitants, de ses territoires. Elle nous berce d’illusions et nous aveugle. Elle nous fait prendre des vessies pour des lanternes. »

Il en tire une conclusion que l’on souhaiterait voir partagée par d’autres et, en particulier, par le service public de France Télévisions et de Radio France :

« Ce recours systématique aux sondages pour éviter de se pencher sérieusement sur les programmes des candidats (ou pour pallier l’absence de programme) nous paraissant dangereux pour la démocratie, Ouest-France ne réalisera aucun sondage sur le sujet avant l’élection. »

François-Xavier Lefranc, un rédacteur en chef prenant la défense de ce que devrait être le journalisme, mérite les félicitations. Même si on peut reprocher d’autres défauts au journal qu’il dirige.

Mais qui, parmi ses confrères et consoeurs, aura le courage de rejoindre Ouest-France dans sa condamnation des sondages ? Le Monde, le journal de révérence, qui se pare de toutes les qualités ?

Crime (parfait) contre la démocratie

L’histoire est connue : quand les politiciens veulent attenter à la démocratie de façon subreptice, ils créent une commission, nomment un rapporteurs ou créent le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).

Celui-ci est une autorité publique, chargée de la régulation de l’audiovisuel. Sur son site, il est précisé qu’elle « a pour mission de veiller au respect, par les radios et les télévisions des dispositions de la loi du 30 septembre 1986, dont, en particulier, celles relatives au pluralisme politique ».

Les citoyens peuvent être rassurés, le CSA veille au pluralisme. D’autant mieux que son, président, nommé par le président de la République, est un haut fonctionnaire, censé être d’une neutralité sans faille.

Hélas, ce ‘’grand serviteur de l’Etat’’, comme on le déclarera devant sa tombe quand il décédera, vient de vendre la mèche.

L’homme est madré et il a une longue carrière derrière lui (surtout au service de la droite avec Léotard, Chirac, Macron). Il a accordé un entretien au Monde dans lequel, sans se faire piéger, il donne une bien curieuse définition du pluralisme.

A la question des journalistes sur les critères d’évaluation des temps de parole des candidats à l’élection présidentielle, il répond sans détour : « Nous prendrons pour critères le poids politique de chacune des personnalités en tenant compte des résultats aux précédents scrutins des familles politiques représentées dans cette élection, mais aussi la dynamique de la campagne, l’évolution des sondages d’opinion, etc. »

Il est absolument incroyable que les sondages soient cités parmi les critères d’évaluation des temps de parole quand on sait qu’ils sont souvent manipulés, très souvent erronés et encore plus souvent commandés par les candidats eux-mêmes à des instituts proches.

Quand on sait comment les médias ont utilisés les sondages pour ‘’fabriquer’’ la candidature d’Eric Zemmour, on reste pantois devant la déclaration de M. Maistre.

La profession de journaliste s’est insurgée de l’utilisation outrancière des sondages par leurs médias, au détriment d’un réel travail d’enquête journalistique. Le président du CSA donne raison aux milliardaires qui ont fait main basse sur les médias.

Mais, M. Maistre est allé encore plus loin dans une réponse à une question concernant la chaîne CNews de Vincent Bolloré devenue une chaîne d’opinion ; il a déclaré : « La loi de 1986 consacre la liberté éditoriale des chaînes. Elles peuvent bâtir les programmes et organiser les plateaux qu’elles souhaitent, à condition qu’elles respectent le pluralisme politique. On le voit actuellement : une personnalité peut faire l’objet d’énormément de commentaires, de la part des éditorialistes et des journalistes, quand bien même elle s’exprime peu. Les chaînes sont libres et responsables de leurs choix. »

Le président du CSA a-t-il fait semblant d’oublier que les chaînes sont tenues de respecter les engagements stipulés dans les conventions signées avec le CSA ? On peut le croire ; la convention signée le 27 novembre 2019 par Roch-Olivier Maistre et Serge Nedjar en dresse la liste dans son chapitre 3 et dit notamment « l’éditeur assure le pluralisme de l’expression des courants de pensée et d’opinion (…) respecte les différentes sensibilités politiques, culturelles et religieuses du public (…) L’exigence d’honnêteté s’applique à l’ensemble des programmes (…) L’éditeur s’engage à préserver son indépendance éditoriale, notamment à l’égard des intérêts économiques de ses actionnaires et de ses annonceurs », etc.

Vincent Bolloré a déchiré rageusement la convention ( à iTélé puis à CNews) et Roch-Olivier Maistre n’en a sans doute pas été averti. Il ne lit sans doute pas la presse, ni n’écoute les syndicats de journalistes…

Le CSA avait déjà perdu tout crédit avant cet entretien accordé au Monde ; Roc-Olivier Maistre vient de lui donner le coup de grâce.

En ne réagissant pas aux déclarations du président du CSA, le président de la République et le gouvernement, eux, sont coupables de crime contre la démocratie.

Pécresse jette le masque

Valérie Pécresse, l’égérie de la droite bien-pensante de Neuilly et de Versailles (là où la petite Valérie Roux a fréquenté les écoles privées très catholiques comme Sainte-Marie ou Sainte-Geneviève ; ainsi soit-il !), a de la suite dans les idées.

En 2018, elle avait proposé de « territorialiser les peines » ; curieuse proposition, mais que signifie-t-elle vraiment ? Selon les soutiens de la prétendante à l’Elysée, il faut frapper fort dans des zones où l’on ne peut plus aller et où l’on ne se sent plus en sécurité : « Le but est de tenir compte de la réalité des taux de criminalité dans les quartiers prioritaires, s’il y a deux fois plus de délinquance, il faut doubler les peines. »

Valérie Pécresse vient de réitérer sa géniale idée au cours de l’émission Le Grand Jury (LCI, RTL, Le Figaro), sans que les journalistes censés l’interroger ne relèvent son caractère ignoble.

Valérie Pécresse veut, prétend-elle, lutter contre les zones de non-droit, « où l’on ne se sent plus en sécurité » (où elle n’a jamais mis un seul pied !) et les carrefours de la délinquance (les quartiers sont synonymes de délinquance !), mais elle piétine le droit constitutionnel qui repose sur l’individualisation des peines.

Un journaliste de Streetpress a sans doute apporté la réponse la plus cinglante à cette proposition sur son compte Twitter :

« Donc en gros un mec de quartier il prend plus cher… Mais arrêtez de tourner autour du pot. Faut dire les choses telles que vous les pensez : si le mec est noir ou arabe on double le tarif ! »

Je ne suis pas un défenseur de ce réseau dit social où on trouve souvent le pire, mais ici les mots frappent juste et dévoilent avec à propos les idées nauséabondes de Valérie Pécresse, puisées dans les poubelles de Zemmour et Le Pen.

La dame patronnesse du MEDEF est en plein délire ; hier, elle envisageait aussi, si elle est élue, de supprimer 150 000 postes de fonctionnaires ; aujourd’hui (pour monter dans les sondages ?), elle est passée à 200 000 suppressions d’emplois.

Mais où s’arrêtera-t-elle ? Que va-t-elle inventer demain pour tenter de devancer ses ‘’amis’’, Bertrand, Barnier, Ciotti et autres ?

Elle a jeté le masque et on mesure le danger que serait son élection à la présidentielle.

Salaud de Papon, salauds de complices

Le 17 octobre 1961, sur ordre du préfet de police de Paris, Maurice Papon, des flics français ont sauvagement assassiné plus de 200 Algériens et arrêté 12 000 autres à l’issue d’une manifestation pacifique pour protester contre le couvre-feu imposé par le ministre de l’intérieur, Roger Frey.

Ce qui est considéré par des historiens britanniques comme la plus sanglante répression en Europe depuis la Révolution de 1789, a été longtemps occulté et son évocation interdite d’antenne sur les chaînes du service public. C’est mon camarade Marcel Trlllat qui, le premier, consacra un sujet sur le massacre dans le journal télévisé d’Antenne 2. Vingt ans plus tard. Vingt ans trop tard.

Le président de la République l’a commémoré cette année par un simple communiqué et une minute de silence au pont de Bezons hier. Commémoration minimum donc et bien insuffisante. Emmanuel Macron a certes évoqué la responsabilité du préfet de police (« Les crimes commis cette nuit-là sous l’autorité de Maurice Papon sont inexcusables pour la République. »), mais il a tu celle des policiers qui ont mis une ardeur sans précédent à tuer des citoyens manifestant pacifiquement.

La France a du mal à évoquer les crimes les plus horribles perpétrés en son nom. Même l’homme du 18 juin, De Gaulle, est resté muet sur les massacres du 17 octobre 1961.

Maurice Papon ne doit pas faire oublier la responsabilité de ceux qui ont couvert cet horrible massacre et ceux qui ont frappé les Algériens et ont jeté leur corps dans la Seine. La droite, toute la droite, a tenté d’occulter les faits, couvrant ainsi l’ex-secrétaire général de la préfecture de la Gironde, qui, entre 1942 et 1944, a ordonné la déportation de 1690 Juifs de la région bordelaise vers le camp de Drancy puis le camp d’extermination d’Auschwitz.

Ce haut fait a valu à Maurice Papon une brillante carrière de commissaire de la République à la Libération (un comble), puis de préfet, de président de Sud-Aviation, de député, de trésorier de l’UDR et même de ministre du budget de 1978 à 1981. Considéré alors comme un brillant serviteur de l’Etat, il était rompu aux honneurs de la Ve République

Le passé de cet homme abject était cependant connu ; il a été couvert par ses amis de la droite la plus réactionnaire qui soit. Et il a fallu attendre 1998 pour que, à l’issue d’un procès arraché à la suite de révélations du Canard enchaîné en mai 1981, il soit condamné à 10 ans de réclusion criminelle pour complicité de crimes contre l’humanité. Le salaud de la République a pu compter sur de nombreuses complicités au plus haut niveau pour, tour à tour, s’enfuir en Suisse, sortir gaillardement de la prison de la Santé après avoir bénéficié d’une remise en liberté au prétexte qu’il était grabataire et impotent, et se faire enterrer avec la Légion d’honneur dont il avait été déchu.

Condamné pour ses faits de collaboration, il n’a jamais été inquiété, ni pour le massacre des Algériens, ni pour celui du métro Charonne. Et ils sont encore nombreux ceux qui, aujourd’hui, n’ont pas intérêt à rappeler ses crimes. Ni ceux de la police française aux pires moments de son histoire.

L’Etat chez lui, l’Eglise chez elle

Macron ou Blanquer, Darmanin ou Schiappa, Zemmour ou Le Pen ont une curieuse définition de la laïcité. Ils la prétendent fermée et déclarent vouloir l’ouvrir. Tous ne l’invoquent que pour s’attaquer aux seuls musulmans ; ils ne font parler Dieu que pour combattre une religion, celle du Coran, et pour restreindre les libertés, toutes les libertés. Quelle aubaine en cette période de campagne électorale (déjà).

Ils ne parlent du danger de séparatisme que pour imposer aux enseignants une laïcité fermée, rabougrie, quand la vraie laïcité est nécessairement ouverte, et pour imposer un ordre aux relents d’Ancien Régime.

Quand Blanquer parle d’enseigner la laïcité, il déroule un discours aux antipodes de sa politique de l’enseignement ; son école faisant la part belle aux établissements privés ; son école étant caporalisée avec des directeurs décidant de tout (y compris du choix des enseignants et des programmes pédagogiques) et transformant les professeurs en simples exécutants. Au diable la liberté de l’enseignant, l’école commune et la construction de l’esprit critique. Place aux prétendues ‘’valeurs de la République’’.

Le rôle des enseignants est de « de populariser les idéaux de liberté, d’égalité, de justice, de dignité humaine », comme le disait si bien Jean Jaurès. Parfois et même souvent contre l’obscurantisme du religieux ou de la famille. Car la laïcité n’a d’autre but que d’émanciper le futur citoyen, en lui inculquant la liberté de conscience, l’égalité des droits, c’est-à-dire les acquis de la Révolution, qui avait non seulement aboli les privilèges, mais aussi la religion du Roi.

La laïcité ne combat aucune religion, mais les défend toutes, sans discrimination, et agit pour placer les citoyens à l’abri de toute tentative de mise sous tutelle. C’est en cela qu’elle a valeur universelle. La laïcité nie toutes les différences entre les humains et assure leur coexistence harmonieuse.

Il est dès lors évident qu’elle se heurte aux fous de dieu (quel qu’il soit, celui des catholiques, des juifs ou des musulmans), à ces nostalgiques d’un temps où les conflits entre les différentes religions se réglaient dans des guerres atroces. Elle se heurte aussi aux politiciens qui rêvent d’un régime autoritaire et, de ce fait, profitent du réveil des obscurantismes religieux et des traditions arriérées.

Un professeur est mort atrocement pour avoir tenté d’ouvrir ses élèves à la laïcité. Le plus bel homme qu’on puisse lui rendre, c’est cette phrase de Victor Hugo extraite d’un discours prononcé le 14 janvier 1850 à l’Assemblée nationale lors d’un débat portant sur un projet de loi sur l’instruction publique : « L’Etat chez lui, l’Eglise chez elle. »

Les grands moments du Sénat

Contrairement à une idée reçue (dont il faut toujours se défaire), tous les sénateurs ne dorment pas l’après-midi après un bon repas à la cantine de la haute assemblée.

Certains sénateurs savent réveiller l’assistance et parler vrai.

Pascal Savoldelli, sénateur communiste, a interpellé la ministre du travail, Elisabeth Borne, et a permis de mettre au jour le double langage du président de la République :

« Emmanuel Macron avait annoncé le projet de revenu d’engagement pour les jeunes, le 12 juillet dernier. Ce dispositif devait permettre d’atteindre l’ensemble des jeunes sans travail ou sans formation, mais son ambition a depuis été revue à la baisse, puisque le nombre de jeunes pouvant y aspirer a été réduit de plus de moitié, moins de 500 000 jeunes étant désormais concernés (…) Aujourd’hui, il semblerait même que le projet soit enterré. Un article du journal Libération daté d’aujourd’hui cite à ce sujet un élu : « Ce n’est pas au moment où l’on manque de serveurs ou de personnes sur les chantiers qu’il faut laisser penser qu’on va filer 500 euros aux jeunes. » C’est donc cela, l’horizon que l’on propose à une partie de la jeunesse ? La précarité ! Travaille et tais-toi ! »

En guise de réponse, la ministre n’a eu qu’une phrase d’une vacuité abyssale :

« Aucun Président de la République n’a autant agi en faveur de la jeunesse. »

Devant l’étonnement du sénateur, elle a osé ajouter :

« Monsieur le sénateur, il ne faut pas forcément croire tout ce qui est écrit dans les journaux. »

Les journalistes apprécieront. Notamment ceux de Libération et ceux qui sont à l’origine des Pandora Papers, déjà passés sous silence !

La réplique de Pascal Savoldelli a été cinglante :

« Ce que vous venez de me répondre, de nous répondre à tous, c’est que la promesse du président Macron est enterrée ! Vous n’en avez pas dit un seul mot dans votre intervention ! Vous avez enterré une promesse sociale : voilà ce que vous venez de faire ! »

Quant à la chute du sénateur, elle résume parfaitement la politique macronienne :

« Si les jeunes avaient été une banque, ça fait longtemps que vous les auriez aidés. »

Marginalisation de la démocratie

Emmanuel Macron réaffirme le caractère autoritaire de son pouvoir en faisant approuver par son gouvernement de ‘’godillots’’ un nouveau projet de loi, baptisé aujourd’hui de « vigilance sanitaire ». Le choix des mots n’est pas neutre ; le président de la République tente de trompe les citoyens en reprenant toutes les dispositions des précédents ‘’états d’urgence’’, avec leur lot de confiscation des libertés.

Macron foule au pied une fois encore le rôle du Parlement et s’arroge le droit d’imposer, seul, un nouveau confinement, le couvre-feu et toutes les limitations de circulation et de rassemblement, au moment où débute la campagne pour les élections présidentielle et législatives.

Un sociologue du CNRS, Frédéric Pierru, ajoute dans L’Humanité du jour :

« Au nom de l’efficacité, on justifie donc la marginalisation des instances démocratiques, des contre-pouvoirs, de la démocratie tout simplement. »

M. Pierru condamne également la politique punitive du pouvoir en matière de vaccination :

«  Comme on n’arrive pas à convaincre les réticents à la vaccination, on va leur pourrir la vie jusqu’à ce qu’ils cèdent. C’est totalement contraire à ce que doit être une politique de santé publique, dont le but doit être d’obtenir l’adhésion des gens, la compréhension des mesures, et pour cela il faut du temps, du débat, du travail de proximité. »

Emmanuel Macron tente de confisquer les libertés jusqu’à la fin de son mandat, ce qui est totalement inédit sous la Ve République, pourtant peu avare de mesures autoritaires.

Cet épisode nous renvoie à la collection Tracts de Gallimard et particulièrement au très beau texte de Barbara Stiegler, De la démocratie en pandémie, dans lequel la philosophe fustige la politique de Macron et appelle les milieux universitaires et académiques à prendre la parole.

Barbara Stiegler a mis en exergue dans sa publication une phrase capitale :

« Plongés dans ce continent mental de la Pandémie, qui entrave la critique et qui tue le réveil des aspirations démocratiques, nos esprits sont comme occupés. »

Il y a urgence à réveiller les esprits des citoyens. A reprendre la parole pour combattre les décisions liberticides de Macron.

Révélation

Les trois versants des religions monothéistes aux racines communes, christianisme, judaïsme et islamisme, se vouent une haine historique. Elle a fait, hélas, des milliers et des milliers de victimes, souvent innocentes, et encore aujourd’hui, toujours au nom de la religion, au Moyen Orient, en Afrique, en Asie, jusqu’en Europe.

Les fidèles les plus intégristes ont la même croyance tenace selon laquelle les lois seraient établies par Dieu. Bible, Talmud et Coran enseignent le même message divin de la Révélation. C’est à ce titre qu’Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la conférence des évêques de France, s’est cru autorisé à rappeler que le secret de la confession est plus fort que les lois de la République. Ce haut responsable catholique réfléchit avant de prononcer ses mots ; il s’est exprimé en pleine période de mise en accusation de prêtres catholiques pour des faits monstrueux de pédophilie à grande échelle en connaissance de cause. Eric de Moulins-Beaufort savait que sa petite phrase allait être scrutée, examinée de près et déclencher des réactions sévères.

Comment un dignitaire de la sainte Eglise romaine en France a pu se laisser aller à une telle énormité, reprenant les mêmes mots que les fous de l’islamisme, qui, partout où ils l’ont pu, ont instauré la charia (qu’on peut traduire par chemin pour respecter la loi de dieu), c’est-à-dire les lois édictées par la Révélation ?

Sans doute me sera-t-il reproché de faire ce rapprochement, me clouera-t-on au pilori pour blasphème par les intégristes, criant à la provocation, à l’hérésie et de je ne sais quels mauvais instincts à l’encontre des religions.

Mais, je persiste et j’assume en déplorant que l’Eglise romaine se détourne de la République laïque, comme les islamistes à l’esprit étroit se détournent du Coran en imposant les lois de leur dieu. Ni les uns, ni les autres ne devraient accepter ce retour à l’obscurantisme en tournant le dos à la République laïque, mettant en cause ses fondements universels.

Je considère que les paroles de l’archevêque de Reims sont déplorables et je combattrai jusqu’au dernier souffle tant qu’ils utiliseront leur dieu comme prétexte pour rétablir la discorde entre celui qui croit au ciel et celui qui n’y croit pas.

Si les religions sont contraires au progrès de l’humanité, alors il faut les combattre avec ceux pour qui la croyance ne s’oppose pas aux droits de l’homme, au progrès et à la laïcité.

Juste colère

La colère sociale s’exprime aujourd’hui dans les rues de la France à l’appel des syndicats combatifs, sans les syndicats d’accompagnement (ou de salon). Salaires, emploi, réforme des retraites, réforme de l’assurance-chômage, santé, enseignement et recherche sacrifiés, les motifs de colère sont nombreux dans un société entièrement dédiée à un système à bout de souffle..

Par un effet de hasard, un consortium international de journalistes dévoile les Pandora Papers, autrement dit une enquête mettant au jour une nouvelle liste de sociétés créées dans les paradis fiscaux pour permettre à 35 chefs d’Etat, 330 responsables politiques et économiques parmi lesquels Dominique Strauss-Kahn ou Tony Blair, et 130 milliardaires ont dissimulé leur fortune, soit des milliards de dollars pour échapper à l’impôt, au moment même où les chômeurs voient l’assurance-chômage réduire honteusement leurs maigres indemnités.

Depuis une dizaine d’années, les révélations sur les paradis fiscaux et leurs bénéficiaires se succèdent : Offshore Leaks (2013), China Leaks (2014), Panama Papers (2016), Bahamas Leaks (2016), Football Leaks (2016), Money Island (2017), Malta Files (2017), Paradise Papers (2017), Dubaï Papers (2018), Fin-CEN Files (2020), Open Lux (2021) et tels l’hydre de Lerne, les mécanismes débusqués et ‘’régulés’’ se reconstituent sous une autre forme et avec des modalités différentes.

Ces scandales ont mis au jour des détournements de fonds par les plus riches, ceux-là même qui appauvrissent les plus pauvres et prétendent qu’il s’agit d’une loi naturelle.

La finance a confisqué le pouvoir politique pour mieux continuer à amasser des fortunes difficiles à imaginer. Emmanuel Macron s’érige en héraut de ce spectacle peu ragoûtant, puisque, pour l’ex-banquier, c’est au marché de réguler l’économie, donc les salaires et la répartition des richesses.

Un scandale en chasse un autre et la liste des détournements de fonds vers les paradis fiscaux s’allonge. Le dévoilement de ces turpitudes est le fruit d’un travail de fourmis par les journalistes. Mais, aussitôt publié, aussitôt oublié et on passe à autre chose : l’information a été confisquée par les milliardaires qui ont acheté tous les médias les plus influents. L’information est bien gardée.

Le Monde a fait son titre de ‘’une’’ sur le dernier scandale (« Pandora Papers » : les paradis fiscaux mis à nu) et lui a consacré trois pages quand le journal télévisé de France 2 présenté par Anne-Sophie Lapix, c’est-à-dire le service public, ne lui a accordé que trois petites minutes (centrées sur le seul Strauss-Kahn) avec un sujet qui n’arrive qu’en 14eposition dans le sommaire, vers 20h30 quand l’attention du téléspectateur se relâche..

« Il faut que la colère s’exprime » a tonitrué Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT. Colère contre un système pourri et une information entre les mains de fraudeurs. Colère contre des médias qui tentent de museler l’information et le travail nécessaire de leurs journalistes

La guerre du football

Voilà que la guerre économique vient gangréner le football au plus haut niveau. Le phénomène n’a rien de nouveau, le football européen attire à lui depuis de nombreuses années les plus gros sponsors et ne laisse que des miettes aux autres continents ; le football-business est florissant sur le vieux continent avec ses clubs riches, ses crises et ses faillites comme celle qui touche le club phare de Barcelone.

Les bailleurs de fonds, quelques multinationales comme Coca-Cola à la recherche de nouveaux marchés, sont attentives à tout et demandent davantage d’expositions de leurs marques à la télévision et sur les réseaux dits sociaux, au nom de la nouvelle économie dite mondialisée. Le capitalisme entend dicter sa loi au football, à son organisation et à ceux qui gèrent les compétitions. Quoi qu’il en coûte !

Et, subitement, ressurgit l’idée d’organiser la Coupe du monde tous les deux ans (au lieu de tous les quatre ans). Le président de la Fédération internationale (la FIFA), Gianni Infantino applaudit des deux mains (et des deux pieds) et vient de consulter les 211 fédérations nationales membres. Avec un argument spécieux : les retombées économiques (entendons par là la manne des sponsors et des droits de retransmission, y compris ceux d’Amazon, friand de football pour sa chaîne Prime Vidéo) permettront de venir mieux en aide aux petits pays et aux petites fédérations continentales comme l’Afrique, l’Asie, l’Océanie et l’Amérique centrale.

La FIFA lorgne vers les recettes publicitaires et des droits télévisés de l’UEFA qui, elle, organise de multiples compétitions (Coupes d’Europe des clubs, Championnat d’Europe, Coupe des Nations, etc.) et a démultiplié les expositions des marques dans les stades et sur les écrans. La Coupe du monde tous les deux ans obligerait l’UEFA à réduire le nombre de ses compétitions et donc ses recettes, au seul profit de la FIFA. Et peu importent la santé des joueurs, l’intérêt dilué du spectacle et la saturation du public.

La loi du marché régit le football. Un torrent financier y coule à flot quand la recherche, l’enseignement, la santé ou les services publics sont laissés en jachère.

Zemmour jusqu’à la nausée ?

Le cacochyme Jean-Marie Le Pen vient d’apporter son soutien à Eric Zemmour. Entre condamnés récidivistes pour apologie de crime de guerre, contestation de crimes contre l’humanité pour l’un, pour provocation à la discrimination raciale et à la provocation à la haine envers les musulmans pour l’autre, il y a une pensée commune et, sans doute, une certains solidarité.

On peut supposer que l’ambiance familiale n’est pas sereine dans le ‘’bunker’’ pour milliardaires de Montretout (l’une des trois Feldkommandantur du Gross Paris entre 1940 et 1944) à Saint-Cloud. On peut supposer aussi que Marine Le Pen n’a pas remercié son vieillard de père (93 ans quand même !).

L’information reste anecdotique. Sauf pour les médias pour qui ce ralliement est un prétexte supplémentaire pour consacrer des heures et des heures à celui qui n’est qu’un possible candidat à l’élection présidentielle.

La précédente campagne en 2017 avait été marquée par des torrents d’articles, d’émissions (radio et chaînes de télévision), de ‘’unes’’ de complaisance de Paris Match, du Journal du dimanche et de bien d’autres titres, consacrés à Emmanuel Macron. Aujourd’hui, place à Eric Zemmour. Jusqu’à la nausée.

Sondages, petites phrases, voyages donnent lieu à une surenchère entre les médias de plus en plus moutonniers.

Dans un article écrit en 1951 dans la revue Caliban, Albert Camus écrivait : « Une société qui supporte d’être distraite par une presse déshonorée et par un millier d’amuseurs cyniques (…) court à l’esclavage malgré les protestations de ceux-là mêmes qui contribuent à sa dégradation. »

Quand les journalistes refuseront-ils de céder aux pressions de leurs hiérarchies pour, enfin, livrer une information crédible aux citoyens ? Quand refuseront-ils le ‘’final cut’’ des Bolloré, Drahi, Niel, Kretinsky et consorts pour retrouver leur dignité ?

Aujourd’hui, Zemmour, ça suffit !

La leçon d’Hanouna

Cyril Hanouna est partout. Sur la chaîne scandaleuse de Bolloré C8. Sur le rayon des librairies avec un livre écrit avec Christophe Barbier. Et il veut entrer dans le débat politique de 2022, avec une émission ‘’Déjà à vous de voter’’.

Cyril Hanouna était déjà partout avant cette rentrée, quand Emmanuel Macron lui téléphonait, quand la nullissime ministricule Marlène Schiappa et d’autres politiciens en mal d’audience s’abaissaient (et avec eux la politique) à venir cancaner devant le micro tendu par le trublion, au cours de ses émissions ‘’Touche pas à mon poste’’ et ‘’Balance ton post’’.

Hanouna est à peu de choses près la caricature de l’odieux Zemmour, un peu plus vulgaire, un peu moins cultivé. Ils sont les deux facettes de la télévision Bolloré.

La situation m’attriste au plus haut point, notamment quand j’examine les audiences de ces deux animateurs. Et je me suis rappelé des citations dont j’ai usé (sans en abuser) dans mon dernier livre, ‘’Journalistes, brisez vos menottes de l’esprit’’ (Editions Maïa).

Je les trouve particulièrement adaptées à la situation et je les cite par ordre chronologique :

« Cette manière d’élever le journalisme à la hauteur d’un spectacle permet à ses promoteurs de laisser croire qu’ils ont du talent. »

Jean Yanne, Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil (1972)

« De même que les algues mutantes monstrueuses envahissent la lagune de Venise, de même les écrans de télévision sont saturés d’une population d’images et d’énoncés dégénérés. »

Félix Guattari, Les trois écologies (1989)

«  Quand je vois des animateurs incultes, médiocres, parfois vulgaires, se prendre pour des avocats, des censeurs ou des philosophes… J’explose ! »

Jean Ferrat, Le Parisien (1991)

« L’écran de télévision est devenu aujourd’hui une sorte de miroir de Narcisse, un lieu d’exhibition narcissique. »

Pierre Bourdieu, Sur la télévision (1996)

Relire ces quelques phrases ne me rassurent pas sur l’évolution de la télévision et de sa force d’attraction ; elles ne me rassurent pas sur l’état de notre démocratie, mais elles m’enseignent qu’il faut lutter contre les animateurs et journalistes qui endorment le peuple et qui l’entraînent dans la médiocrité.