Bruno Le Maire exulte ; le PIB, cet instrument censé mesurer la production de richesses (biens et services) créées par les agents publics et privés d’un pays, aurait progressé de 3 % au troisième trimestre. Le ministre a le triomphe un peu facile que la consultation des chiffres et commentaires de l’INSEE aurait du rafraîchir avant de fanfaronner ; l’institut de la statistique souligne que cette « vive progression a notamment été portée par la reprise de la consommation de services, en particulier les dépenses en hébergement-restauration (+58,9% sur la période estivale, désormais seulement inférieure de 4,4% à son niveau d’avant-crise) explique la moitié de la croissance du PIB ce trimestre ».
En période électorale, Bruno Le Maire se permet de torturer les chiffres pour vanter son action et celle du président de la République.
Le ministre a été moins disert en ce qui concerne les cours de la Bourse, qui, elle, se porte à merveille pour le plus grand bonheur des actionnaires et des boursicoteurs. Le CAC 40 a gagné 23,04 % depuis le 1er janvier et 4,76 % pour le seul mois d’octobre. Aux Etats-Unis, le Nasdaq 100 a bondi de 43,40 % en un an et, on n’ose y croire, de 571,61 % en 10 ans.
Le ministre se gardera bien de tout commentaire pour ne pas accréditer l’idée que les entreprises ont aujourd’hui de quoi augmenter les salaires des laissés pour compte de la société. Et le gouvernement d’augmenter les rémunérations des fonctionnaires, enseignants, soignants et autres agents publics.
Quand Biden, vieux serviteur zélé du capitalisme, parle de taxer les riches, qu’attend Macron (et Le Maire) pour proposer un impôt conséquent sur les dividendes (qui n’arrêtent pas de battre eux aussi des records), une augmentation de l’impôt sur les grandes sociétés et la suppression des aides et exonérations dont bénéficient ces mêmes oligopoles qui jonglent avec les milliards.
Bref, tout va bien pour les riches. Pour les pauvres, c’est une autre histoire.