La Chouette qui hioque

Mois : mars 2018

Usage complexe de la langue française

Le président de la « start-up nation »s’est rendu à l’Académie française pour prononcer un discours sur l’avenir radieux de la langue de Molière. Le petit Emmanuel n’a pas manqué de culot (il est vrai qu’il fait toujours preuve d’un extravagant aplomb et d’un mépris permanent) en allant vers ceux qui élaborent notre dictionnaire pour expliquer pourquoi il s’exprime aussi souvent la langue de Shakespeare dans des discours censés expliciter sa pensée complexe :

« Je n’hésite jamais à m’exprimer à la fois en français et en anglais, sur des scènes internationales, devant des milieux d’affaire. Je pense que ça renforce la francophonie de montrer que le français n’est pas une langue enclavée, mais une langue qui s’inscrit dans le plurilinguisme. Je considère que c’est la bonne grammaire pour défendre le français partout dans les enceintes internationales (…) Je ne fais pas partie des défenseurs grincheux. » 

La francophonie renforcée par l’utilisation du franglais et le plurilinguisme défini comme la bonne grammaire pour défendre le français ? C’est Tartuffe revisité !

Il est étonnant que dans ce lieu suranné, poussiéreux mais prestigieux aucune voix ne se soit élevée pour s’étonner de telles paroles.

Le président était venu annoncer quelques mesures pour prétendument développer la francophonie. Comme si quelques millions d’euros suffisaient pour renforcer une langue de plus en plus malmenée et étouffée par l’usage mondial de l’anglais. La langue française ne s’achète pas (mais Macron, lui, baigne dans un milieu, celui de la finance, où tout a un prix) ; son universalisme reposait sur l’aura de notre culture, sur les idéaux de la Révolution, non sur le franc. 

Le président peut-il vraiment croire que les mesures annoncées à l’Académie suffiront à ‘’développer’’ la francophonie ? Son opération de communication (permanente) ne trompe personne et surtout pas cette France qui est en train de se lever contre une politique de casse des ‘’conquis’’ sociaux.

Le Sénat, lui, ne s’est pas trompé non plus, qui a noté « la pauvreté budgétaire »des crédits affectés dans la loi de finances pour 2018 à l’Institut français (regroupant tout le réseau d’action culturelle), en diminution de « plus de 11 % en six ans »et un maintien par rapport à 2017. 

Au cours de l’été 2017, le site pour les francophones résidant aux Etats-Unis, French Morning, avait déjà relevé la duplicité de Macron : « Le gouvernement a décidé d’annuler plus de 165 millions d’euros de crédits de paiement inscrits au programme ‘’action extérieure de l’Etat’’, dont dépendent les Français de l’étranger (…) Quelques 163 millions d’euros d’autorisations d’engagement (qui correspondent à l’engagement juridique des dépenses) ont également été supprimés ».

Plus récemment, on a appris que la médiathèque de l’Institut français de Séoul va fermer ses portes. Ce n’est pas le seul établissement à être menacé à court terme.

Qui dit la vérité ? Le président de la « start-up nation »ou le président des riches qui pérore à l’Académie française ?

Quand il ne parle pas anglais, le président des riches travaille minutieusement le choix des mots empruntés à la langue française. Il mène ainsi une guerre sémantique qui ne laisse rien au hasard.

A propos du langage utilisé par le président et imposé à son entourage, Le Mondea publié un dossier qui s’appuie sur les études menées par Damon Mayaffre, chercheur au CNRS à Nice et spécialiste de l’analyse du discours, Mariette Darrigrand, sémiologue, et Cécile Alduy, professeure à l’université Stanford en Californie et chercheuse associée à Sciences Po. C’est dire son sérieux !

Les chercheurs ont noté que le langage présidentiel et gouvernemental s’appuie sur un « vocabulaire managérial ».

Pour Mariette Darrigrand, « Le paradoxe de Macron, jugé libéral, c’est que nous affaire à un hypertechnocrate, qui va travailler les dysfonctionnements de la machine de l’Etat, mais pas avec la langue de bois habituelle des hauts fonctionnaires. Il applique le vocabulaire de l’entreprise, sans prendre les gants de la noblesse d’Etat. »

Damon Mayaffre, lui, note : « Il aime bien le suffixe ‘’-tion’’. Les gens qui aiment le ‘’-tion’’ aiment peu les mots en ‘’-isme’’, qui font référence à l’idéologie, à un passé lointain. Macron les emploie peu, à l’exception notable du ‘’terrorisme’’. Transformation, gestion, innovation… On parle davantage du processus des choses, de la gestion de l’existant. Il y a un discours managérial, volontairement dépolitisé, qui apparaît. »

Le chercheur remarque la propension de Macron à utiliser les anglicismes : « En s’exprimant en anglais, il rompt deux tabous : la langue française et la langue de l’entreprise innovante. » Cécile Alduy note que « c’est une coloration ‘’Silicon Valley’’ superficielle (…) C’est un marqueur de classe à double tranchant. »

Mais, surtout, en réponse à la question « Y a-t-il une euphémisation dans le discours pour faire passer les réformes (optimisation pour plan d’économie, éloignement pour expulsion, libérer les énergies pour libéralisation) ? »la professeure de Stanford avoue : « Oh oui ! C’est là une donnée-clé de sa rhétorique : bien parler, avec un vocabulaire éthéré ou suranné, pour taire les conséquences forcément mixtes des mesures envisagées. Mais là encore c’est une tendance du discours managérial, surtout en gestion de ressources humaines. On peut citer ‘’libérer le travail’’ ou ‘’plan de sauvetage de l’emploi’’ qui est un comble d’inversion sémantique puisqu’on parle de plans de licenciement. Cela permet de faire avaler la pilule, de camoufler la violence sociale sous des expressions abstraites. »

Bref, le dossier du Mondeest précieux en ce qu’il démonte minutieusement le discours de Macron et d’En Marche et vient démontrer que le président des riches mène une guerre totale contre ceux qui n’ont rien, jusque dans le choix des mots !

« Emmanuel Macron sera un autre président raté »

Chris Bickerton, professeur de politique européenne à l’université anglaise de Cambridge, a publié une tribune dansle New York Timesdu 7 septembre 2017 sous le titre« Emmanuel Macron sera un autre président raté ». Elle dresse un portrait au vitriol du nouveau président de la République. 

Je viens de la relire, avec du recul, pour en mesurer toute la portée et toute la saveur. Avec le recul, donc, et après les déclarations assassines du « président raté » sur la SNCF et les réformes du code du travail, on peut mesurer la clairvoyance de Chris Bickerton.

La longueur est inhabituelle pour ce genre tribune consacrée à un dirigeant étranger dans le NYT(on peut se reporter à l’original sur le site du journal). J’ai voulu conserver les phrases les plus éclairantes sur la personnalité d’Emmanuel Macron vue hors de France et, en définitive, j’ai gardé quasiment l’entièreté du beau texte de Chris Bickerton. Il se lit avec une telle délectation…

« Le président Emmanuel Macron est la jeune tête d’affiche du libéralisme. Considéré comme une réponse à la vague populiste, il a refait parler de la diplomatie française en tenant tête au Président Trump et à Vladimir Poutine de la Russie. « La méthode Macron », comme l’a appelé un Think Tank européen, est la Troisième Voie entre la technocratie et le populisme (…) Chez lui en France, c’est une histoire différente. Un récent sondage a révélé que M. Macron a perdu 14 points en août, après une chute de 10 points en juillet. Seules 40% des personnes interrogées se disent satisfaites des performances du président. Pour être franc, Macron n’a jamais obtenu un soutien populaire pour débuter son mandat (…) L’arithmétique électorale est très claire là-dessus. La popularité de Macron souffre de quelque chose de plus fondamental : le Macronisme. Tout son projet politique a été très orienté vers sa personnalité. Tout son charme vient de sa jeunesse, de son dynamisme, de son look stylé et de ses compétences (…) Cette approche hyper-personnalisée a toujours fait courir le risque que son charme disparaisse un jour et alors ses sympathisants n’auraient plus rien à apprécier chez lui. C’est exactement ce qui est en train de se produire. Depuis son investiture, M. Macron a découragé beaucoup de personnes en essayant de recentrer la grandeur de la présidence (…) Dans une phrase qui pourrait le poursuivre pour le reste de sa vie, il avait déclaré qu’il voulait rendre la présidence « Jupitérienne », en se comparant avec le puissant dieu Romain, Jupiter, Seigneur des cieux. Lorsqu’il a rassemblé les Sénateurs et les Parlementaires au Palais de Versailles et leur a parlé de ses ambitions, en France, beaucoup avaient dénoncé un ton monarchique (…) Cette attitude arrogante par rapport au pouvoir a détruit l’anti-establishment, cette image de parvenu que Macron avait cultivée durant sa campagne. La plateforme post-idéologique sur laquelle il a fait campagne commence à montrer son vrai visage : un vide au cœur d’un projet politique (…) Le nouveau président dit qu’il est déterminé à faire de la France « une nation start-up », en empruntant le langage insipide de la Silicon Valley. Ceci lui a donné le soutien des entrepreneurs capitalistes et des milliardaires qui investissent dans la technologie, mais il est loin de convaincre le grand public français. Le contrat social libertaire de la Silicon Valley, avec son attitude cavalière envers l’injustice, ne passe pas chez une population française élevée dans les traditions socio-démocrates d’après-guerre. Son objectif principal est de réduire le chômage en France qui reste élevé, autour de 10%. Il espère faire cela en réformant le code du travail (…) Une de ses nouvelles mesures est de limiter le recours, devant la justice, des employés licenciés. Une décision qui a pour but de donner aux employeurs plus de confiance pour embaucher. Une autre de ses mesures est de permettre aux entreprises ayant moins de 50 employés de négocier les contrats sans passer par les syndicats. L’extrême gauche française appelle cela « un coup d’Etat », mais le président a été prudent en ne cédant pas face au lobby financier. Aujourd’hui, les choix impliquent des « compromis » douloureux. Les politiques économiques de M. Macron favorisent les employeurs au détriment des employés et taillent sur le peu qui reste à l’Etat-providence français. Mais, craignant donner à son programme un quelconque contenu politique, le président emballe les réformes dans le drapeau européen. Le succès de M. Macron lors des élections présidentielles de juin dernier a agité le paysage politique moribond d’une manière profonde et durable. Pour cela, il mérite des remerciements. Mais, en tant que projet politique, le Macronisme n’est pas plus qu’une rhétorique et un orgueil démesuré, soutenus par des politiques néolibérales conventionnelles. Pour le moment, M. Macron est encore le chouchou de l’élite libérale mondiale, mais son impopularité grandissante nous donne une meilleure image de ce qu’il a à offrir. »

Je ne partage pas nécessairement tous les arguments de cette diatribe d’un observateur extérieur. Mais, oui, le Macronisme est bien une imposture, enrobée dans le drapeau européen, et un orgueil démesuré. Un vide, comme le prétend Chris Bickerton ? Sûrement pas, mais un projet assassin pour le modèle social français.

L’orgueil, l’arrogance, le langage insipide, comme il est relevé par Chris Bickerton, ne sont que les façades fragiles du personnage Macron ; il est salutaire de dévoiler sa véritable nature pour mieux combattre un projet politique tournant le dos à l’intérêt général et favorisant les nantis.

Et il se tait…

Le Mondea enquêté dans les hôpitaux. Les paroles de soignants sont glaçantes :

« Ils ont fait de notre service une usine. On nous presse, on nous stresse, on nous demande du rendement »,témoigné une infirmière de 48 ans. Une autre dit à peu près la même chose : « On nous demande d’être plus rentables, plus efficaces, plus rapides. »

Un médecin constate : « Nous sommes dans une situation de crise majeure. » Quant au chef du service des urgences à Avicenne il déplore de devoir se priver de trois à cinq postes en 2018 : « On est déjà sur la corde raide, je ne peux plus faire d’efforts. J’en suis à mon sixième plan d’efficience et ça ne suffit jamais. Jamais il n’y a eu une année où l’on m’a dit de faire une pause. »

Quant à Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP, s’il dit comprendre le malaise des soignants, il maintient le cap : « Le plan que nous mettons en place repose d’abord sur des économies sur les médicaments auxquelles tous adhèrent, et sur un gel de 0,5 % de la masse salariale que tous redoutent. »

Martin Hirsch a bien appris la leçon : le président des riches et la ministre de la santé ne bougeront pas et maintiendront le cap de la casse programmée du service public hospitalier. Macron se retranche derrière sa phrase fétiche et définitive : « J’ai été élu pour ça ! »

D’ailleurs, aujourd’hui, pas plus qu’hier, Macron, Philippe, Buzyn ne parleront de plan d’amélioration de ce service public, que, visiblement, ils veulent démanteler. Ils se taisent en un silence complice du plus grand chantier de démolition que la France ait connu depuis 1944.

Bref, comme pour les autres services publics en cours de casse, ils ne parlent que de réforme nécessaire pour faire le lit au privé.« Macron, comment dire ? … Ras-le-bol », avait osé Martine Aubry. Oui, ras-le-bol.

Technocrature

Ce mardi, à l’Assemblée nationale, la parole est à M. André Chassaigne, président du groupe communiste, pour la traditionnelle séance des questions au gouvernement :

« M. le Premier ministre, les dernières initiatives du gouvernement sont marquées du sceau du mépris à l’égard de la représentation nationale et donc de la démocratie. Mépris avec le recours aux ordonnances pour la réforme ferroviaire, mépris avec le vote bloqué (au Sénat) pour empêcher l’adoption de notre proposition de loi sur la retraite agricole (…) mépris par le rejet sans discussions de toutes les propositions portées par les groupes d’opposition. Ces coups de force répétés, M. Le Premier ministre, marquent une dangereuse dérive aux accents de dictature technocratique! Ils donnent le ton de la réforme des institutions à venir, avec en particulier la restriction du droit d’amendement des parlementaires. »

Et le député a demandé un référendum car « C’est au peuple de choisir s’il souhaite que ses représentants élus soient remplacés par la technocrature! ».

Cette question a été remarquée et applaudie et pas seulement sur les bancs communistes et apparentés.

Edouard Philippe a eu une réponse agacée : « Je vous remercie pour votre question nuancée ».On y lit tout le mépris pour ceux qui ne partagent sa politique et pour les députés dont il souhaite réduire le nombre pour mieux faire taire leur voix.

Le premier ministre du président des riches, lui aussi, fait preuve de mépris. C’est vraiment la marque de ce quinquennat…

Phénoménal !

Mais comment peut-il y avoir des pauvres et des chômeurs aujourd’hui quand les entreprises du CAC 40, c’est-à-dire les 40 plus grands entreprises françaises cotées en bourse, engrangent 93,4 milliards de profits en 2017 ? Le Mondelui-même n’en revient pas qui affiche en « une » la somme en chiffres (avec 8 zéros) pour mieux traduire une somme qui, effectivement, fait rêver.

La somme est colossale et elle est en progression de 24 % par rapport à 2016. Et rien pour les salaires, rien pour les pauvres, rien pour les chômeurs ?

Ceux-là, pourtant, à force de privations, savent se contenter de peu. Une somme à 3 zéros les comblerait d’aise !

En page intérieure, le quotidien du soir reprend les superlatifs des économistes : ‘’une année en tout point exceptionnelle’’, ‘’phénoménal’’, ‘’résultats historiques’’, etc.

Une analyste de BlackRock, le plus grand fonds d’investissement de la planète ne s’y trompe pas, lui qui ne parle pas de sommes en dessous de 9 zéros : « Les champions français et étrangers sont portés par une conjoncture absolument exceptionnelle », qui ajoute plus loin : « Même s’il y a un peu de tension sur les salaires, les entreprises devraient pouvoir relever leurs prix et préserver leurs marges ». On apprécie ce « même » !

Donc, la situation exceptionnelle va perdurer, notamment en France avec les cadeaux du président des riches aux entreprises, qui, dans une telle situation, apparaissent de plus en plus insultantes pour les salariés.

Pendant ce temps-là, en effet, les pensions de retraite sont rabotées, la CSG augmentée, les statuts laminés, le code du travail déchiré…

Il ne viendrait pas à l’esprit du premier de cordée que la situation pourrait devenir explosive ? Est-ce trop demander au président à la pensée complexe de se pencher un peu sur le sort des derniers de cordée ?

Confusion et communication

Plus sa politique est antisociale, plus le président soigne sa communication. Il n’hésite pas à appeler son épouse à la rescousse.

Brigitte, donc, a accompagné le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, à Dijon pour parler de harcèlement à l’école. 

D’échanges, il n’y en eut pas : la visite a duré une heure et demie au total, mais les journalistes locaux et nationaux n’avaient pas été oubliés, contrairement aux syndicats d’enseignants.

Pourquoi Brigitte était-elle du voyage ? L’entourage de l’autoproclamée « première dame » a livré l’explication : « Le harcèlement à l’école est vraiment une thématique qu’elle souhaite porter. On est au cœur de l’éducation. Elle a été professeure dans un lycée, c’est un sujet qu’elle connaît. Sa présence au côté du ministre peut amener de la visibilité sur les dispositifs qui existent, c’est important de l’expliquer aux enfants. »

Coup de com’, en effet, car les deux illustres visiteurs du lycée Carnot de Dijon n’ont pas eu un mot pour annoncer le renforcement la présence de personnels formés pour recueillir la parole des lycéens harcelés.

Plus de professeurs et de personnels de vie scolaire, plus d’infirmières et d’assistants sociaux ? Peu importe à l’Elysée, seules comptent la photo officielle et les retombées médiatiques.

Autre coup de com’ avec la présentation de la réforme de la formation professionnelle.

Il fallait oser faire croire que la réforme prévoyant que l’unité de mesure ne serait plus l’heure mais l’euro est une révolution profitable aux salariés, que le téléphone portable remplacera avantageusement les personnels qualifiés pour aider à la recherche d’une formation (« Le bonheur, c’est simple comme un coup de fil ! »), que la formation sera mieux gérée sans les syndicats écartés de toute décision, que la relation directe entre le salariés et l’organisme de formation est une avancée sociale formidable.

Les grands médias ont applaudi une « reprise en main étatique »et la mise en place d’un « droit à une formation low cost ».Le président et son épouse sont ravis, les ministres aussi.

La révolution permanente

Le président des riches est un jeune homme (très) pressé ; il vaut tout casser de ce qu’il appelle le vieux monde. 

A qui le tour ? Les institutions : réduction du nombre de parlementaires, (petite) dose de proportionnelle aux législatives, limitation du nombre de mandats successifs, etc.

Oui, mais avec le Sénat ça coince. Alors le premier de cordée ne dégaine pas les ordonnances mais le référendum, qu’il voudrait cependant éviter par peur de se voir désavoué.

Ensuite, après des Assises de l’aérien, le gouvernement s’attaquera au problème des entreprises de transport. Pourquoi ? Y a-t-il un problème ?

Il a dû nous échapper que les entreprises du transport aérien souhaitent, elles aussi, un allègement des « charges » sociales, au prétexte de mieux répondre à la concurrence des compagnies étrangères.

Le schéma n’innove en rien ; il est toujours le même.

Interrogée par le quotidien La Tribune, Elisabeth Borne donne le ton : « Le slogan que nous avons retenu pour ces Assises s’intitule : « Objectif Performance ». Il vise à aborder les questions de la performance dans ses différents champs : la performance économique, la performance environnementale, la performance au service des territoires, la performance sociale, et la performance de l’innovation au service du passager. »

Les salariés du secteur doivent donc s’attendre, eux aussi, à des mesures drastiques ; au journaliste de La Tribune qui lui demandait : « Les compagnies aériennes dénoncent un environnement fiscal et social défavorable, notamment le poids des charges sociales en France. L’écart de charges serait, dans le cas d’Air France seulement, de 400 à 700 millions d’euros selon les pays. L’État peut-il à lui seul résorber un tel écart ? »,la ministre a répondu sans détour : « Un sujet comme les charges sociales est très sensible parce que des règles françaises renvoient à des prestations rendues qui ne sont pas les mêmes qu’ailleurs. Ce ne sont pas des sujets sur lesquels nous allons renverser la table, mais je suis ouverte à ce que nous reprenions la question avec l’ensemble des acteurs et que nous l’examinions. »

Quand le président des riches examine une telle question, on sait par avance ce qu’il adviendra…

Les salariés ont compris, au-delà des circonvolutions de la pensée ministérielle, ce que veut dire ‘’examiner une question’’.