Le Mondea enquêté dans les hôpitaux. Les paroles de soignants sont glaçantes :

« Ils ont fait de notre service une usine. On nous presse, on nous stresse, on nous demande du rendement »,témoigné une infirmière de 48 ans. Une autre dit à peu près la même chose : « On nous demande d’être plus rentables, plus efficaces, plus rapides. »

Un médecin constate : « Nous sommes dans une situation de crise majeure. » Quant au chef du service des urgences à Avicenne il déplore de devoir se priver de trois à cinq postes en 2018 : « On est déjà sur la corde raide, je ne peux plus faire d’efforts. J’en suis à mon sixième plan d’efficience et ça ne suffit jamais. Jamais il n’y a eu une année où l’on m’a dit de faire une pause. »

Quant à Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP, s’il dit comprendre le malaise des soignants, il maintient le cap : « Le plan que nous mettons en place repose d’abord sur des économies sur les médicaments auxquelles tous adhèrent, et sur un gel de 0,5 % de la masse salariale que tous redoutent. »

Martin Hirsch a bien appris la leçon : le président des riches et la ministre de la santé ne bougeront pas et maintiendront le cap de la casse programmée du service public hospitalier. Macron se retranche derrière sa phrase fétiche et définitive : « J’ai été élu pour ça ! »

D’ailleurs, aujourd’hui, pas plus qu’hier, Macron, Philippe, Buzyn ne parleront de plan d’amélioration de ce service public, que, visiblement, ils veulent démanteler. Ils se taisent en un silence complice du plus grand chantier de démolition que la France ait connu depuis 1944.

Bref, comme pour les autres services publics en cours de casse, ils ne parlent que de réforme nécessaire pour faire le lit au privé.« Macron, comment dire ? … Ras-le-bol », avait osé Martine Aubry. Oui, ras-le-bol.