Mais comment peut-il y avoir des pauvres et des chômeurs aujourd’hui quand les entreprises du CAC 40, c’est-à-dire les 40 plus grands entreprises françaises cotées en bourse, engrangent 93,4 milliards de profits en 2017 ? Le Mondelui-même n’en revient pas qui affiche en « une » la somme en chiffres (avec 8 zéros) pour mieux traduire une somme qui, effectivement, fait rêver.

La somme est colossale et elle est en progression de 24 % par rapport à 2016. Et rien pour les salaires, rien pour les pauvres, rien pour les chômeurs ?

Ceux-là, pourtant, à force de privations, savent se contenter de peu. Une somme à 3 zéros les comblerait d’aise !

En page intérieure, le quotidien du soir reprend les superlatifs des économistes : ‘’une année en tout point exceptionnelle’’, ‘’phénoménal’’, ‘’résultats historiques’’, etc.

Une analyste de BlackRock, le plus grand fonds d’investissement de la planète ne s’y trompe pas, lui qui ne parle pas de sommes en dessous de 9 zéros : « Les champions français et étrangers sont portés par une conjoncture absolument exceptionnelle », qui ajoute plus loin : « Même s’il y a un peu de tension sur les salaires, les entreprises devraient pouvoir relever leurs prix et préserver leurs marges ». On apprécie ce « même » !

Donc, la situation exceptionnelle va perdurer, notamment en France avec les cadeaux du président des riches aux entreprises, qui, dans une telle situation, apparaissent de plus en plus insultantes pour les salariés.

Pendant ce temps-là, en effet, les pensions de retraite sont rabotées, la CSG augmentée, les statuts laminés, le code du travail déchiré…

Il ne viendrait pas à l’esprit du premier de cordée que la situation pourrait devenir explosive ? Est-ce trop demander au président à la pensée complexe de se pencher un peu sur le sort des derniers de cordée ?