Manuel Valls est prêt à tout ; pour faire parler de lui, pour exister et pour faire un retour dans un gouvernement, de droite de préférence.

L’homme est fier et cassant ; il ne supporte pas de rester dans l’ombre et s’agite beaucoup ; il démarche toutes les rédactions.

Les chaînes de Patrick Drahi, le patron qui navigue entre France et Israël, ont fait appel à Manuel Valls, l’homme qui navigue entre la France et la Catalogne, pour occuper un poste de chroniqueur. Il participera une fois par semaine à un débat où il sera face à Alain Duhamel (quel couple !) sur BFM TV, entre 17h et 19h. Puis il participera à un autre débat hebdomadaire à 8h10 dans la matinale d’Apolline de Malherbe, diffusée sur la radio RMC et la chaîne RMC Story.

Manuel Valls est annoncé comme un renfort de poids par les services de communication de Patrick Drahi. Est-ce si sûr ? 

Manuel Valls a été rejeté de partout : à la primaire du Parti socialiste en 2011 il n’avait recueilli que 5,63 % des votants, puis 31 % en 2017, enfin à l’élection municipale de Barcelone où il s’était replié, il n’a recueilli que 13,2% malgré un dépassement de 71 % du plafond légal des dépenses de campagne.

Ses revirements et ses trahisons ne lui valent que des inimitiés et ses positionnements ultra-droitiers le déconsidèrent aux yeux de ceux qui aspirent à voir émerger une politique autrement, au service du peuple.

En 2017, refusant de se rallier à la candidature de Benoît Hamon, il avait appelé à voter pour Emmanuel Macron dès le premier tour de la présidentielle et déclaré être prêt à travailler avec François Fillon si le candidat de droite l’emportait. Le parcours de notre professionnel de la politique est tortueux, mais toujours à droite.

Un renfort de poids pour les chaînes de Drahi ? Un renfort encombrant plutôt. Qui en dit long sur le mépris de Drahi pour ceux qui zappent sur ses chaînes et pour le pluralisme. Mais pour les milliardaires qui ont fait main basse sur les médias de masse, l’essentiel est de préserver leur ligne politique, celle du libéralisme.

Avec Valls, ils n’ont aucun souci.