Arnaud Lagardère a conduit le groupe de son père à la catastrophe en l’offrant aux appétits de deux milliardaires qui ne font aucun mystère de leurs envies de prendre le contrôle des activités les plus lucratives, mais il est aux anges.

On le savait dilettante et incompétent, mais aujourd’hui on se rend compte de sa cupidité.

L’abandon du statut de commandite de son groupe et sa transformation en société anonyme, donc opéable ? « Je m’y fais plutôt bien ». On peut le croire, les conditions du changement sont en effet très confortables. Il a gagné 2,6 millions d’euros en 2020 et ses rémunérations ne risquent pas de baisser : il a été élu président du conseil d’administration de Lagardère SA pour 6 ans et il a reçu 7 % des actions de la nouvelle société à ajouter aux 7 % qu’il possédait déjà.

Il a pu ajouter : « C’est donc sans nostalgie aucune que je me tourne vers l’avenir ». Retraite confortable assurée pour lui (60 ans quand même) sa jeune épouse et ses enfants. N’est-elle pas belle l’image de ce patron toujours bronzé prenant soin de sa famille ?

Devant les actionnaires il a pu fanfaronner : « J’aurais tendance à dire de manière optimiste et positive que les choses ne changeront pas, car l’équipe dirigeante est toujours là (…) À l’issue de la transformation, on pourra constater qu’aucun actionnaire ne disposera de la majorité des droits de vote au sein de l’assemblée ou de la majorité des voix au sein du conseil d’administration (…) En termes de stratégie globale, on n’en a pas changé. L’idée est de garder l’intégrité de ce groupe ».

Ces réflexions laissent dubitatif : ou Arnaud Lagardère est un fieffé menteur ou il est d’une imbécillité rare. Vincent Bolloré s’est déjà installé à Europe1, envoyant des ‘’missi dominici’’ pour infléchir la ligne éditoriale de la chaîne de radio, en attendant mieux, et Bernard Arnault n’a pas encore dévoilé ses choix.

Pour quelques millions d’euros par an, Arnaud a vendu son âme mais aussi et surtout le groupe qu’avait construit son père ; pis, il expose les maisons d’édition et les quelques médias qui lui restent à l’influence nauséabonde d’un Bolloré catho intégriste, réactionnaire flirtant avec l’extrême droite fascisante. Avec la bénédiction de Nicolas Sarkozy, un fin connaisseur des coups tordus.

Arnaud pourra célébrer en août 2026 le bicentenaire de la Librairie Hachette, mais que restera-t-il de la devise de son fondateur : « Sic quoque docebo » (Ainsi j’enseignerai quand même) ?

Arnaud et le fric : il s’y fait bien. Pas les salariés !