Isabelle Balkany avait bien été décorée de la Légion d’honneur, alors pourquoi pas Didier Lallement, le préfet de police de Paris ?

L’ex-chevènementiste s’est taillé une réputation à la hauteur des répressions qu’il a orchestrées durant les récentes manifestations. L’élévation au grade de commandeur, sur le contingent du ministère de l’intérieur, n’est qu’un aveu de plus du caractère répressif du régime macronien que le petit Gérald Darmanin se plaît à distinguer, toute honte bue.

Les éborgnés et les blessés des manifestations apprécieront sans doute qu’Emmanuel Macron ait osé signer le décret de nomination d’un flic à la réputation sulfureuse. De longue date ! Alain Juppé, apprenant qu’il avait été nommé préfet de Gironde en 2017, avait interrogé son ami Dominique Perben : « Dis donc, il paraît qu’on m’envoie un nazi ? » Mais la question de l’ex-maire de Bordeaux n’est sans doute qu’une affabulation ou un fausse nouvelle.

On se dit qu’un jour, peut-être, Lallement se verra retirer sa breloque comme Isabelle Balkany. On se dit aussi que de nombreux salauds avant lui et comme lui ont été décorés ; comme Maurice Papon, le général Paul Aussaresses, et même Pétain et tant d’autres.

A la lecture du Journal officiel et de la liste des récipiendaires, on ose espérer que les plus conscients retourneront leur médaille, à défaut de l’avoir refusée comme l’avaient fait Jean-Paul Sartre, Georges Brassens ou, plus près de nous, Thomas Piketty.