Laurence Bloch, la directrice de France Inter, Vient de déclarer au Parisien (de Bernard Arnault) qu’elle se fixe comme objectif « de redonner le goût de la politique aux citoyens ». Jusque là, il me semble que c’est effectivement une noble tâche pour une chaîne de service public et il ne devrait pas être nécessaire de la répéter.

La déclaration de la directrice de France Inter (et bras droit de Sybile Veil) m’a surpris ; de quelle politique parle-t-elle ? Sa carrière s’est surtout manifestée par une certaine tendance à pourfendre ce qui n’est pas de droite. Dès son arrivée à la direction de l’antenne en 2014, elle avait écarté Ivan Levaï, Frédéric Lodéon et surtout Daniel Mermet et son émission Là-bas si j’y suis. Puis, en 2019, elle avait supprimé Comme un bruit qui court déclarant aux producteurs que leur émission « ressemble à un tract de la CGT. Quand je l’entends, j’éteins. » Quelle horreur !

Pour la prochaine rentrée, Laurence Bloch veut encore faire du neuf ; elle a nommé de nouveaux éditorialistes : Natacha Polony de Marianne le lundi, Cécile Duflot (l’ex-Verte aujourd’hui dirigeante de l’ONG Oxfam) le mardi, Alexandre Devecchio du Figaro le mercredi et Etienne Gernelle du Point le jeudi.

Ces éditorialistes rejoindront l’ineffable Dominique Seux des Echos dans la tranche d’information, le 7/9 de Demorand et Léa Salamé. Faudra-t-il éteindre France Inter quand ils interviendront à l’antenne ?

Mme Bloch se moque des auditeurs et du service public en déclarant qu’elle veut redonner le goût de la politique avec Natacha Polony, Dominique Seux, Alexandre Devecchio et Antoine Gernelle, tous représentants de la droite la plus rance, rejetée par les citoyens. Ces journalistes sont les valets des milliardaires qui ont fait main basse sur les médias : Kretinsky (Marianne), Bernard Arnault (Les Echos et Le Parisien), la famille Dassault (Le Figaro) et François Pinault (Le Point).

Alors, un peu de décence Mme Bloch ; vous êtes en charge d’une chaîne publique et vous devez respecter et faire respecter le pluralisme dans les rédactions et dans les choix des éditorialistes. Ce n’est pas eux qui vont ramener les abstentionnistes dans les bureaux de vote et leur redonner le goût de la politique.

Il serait bienvenu que les journalistes et les citoyens entendent le discours développé dans mon dernier livre : ‘’Journalistes, brisez vos menottes de l’esprit’’ (Editions Maïa, 19 euros).