Par un curieux hasard, les finales de la Coupe d’Amérique du Sud (Copa America) et de la Coupe d’Europe (Euro 2020, disputée en 2021 pour cause de Covid19) se sont déroulées à moins de 24 heures d’intervalle et ont fait mentir les pronostics(comme les sondages électoraux). Ceux-ci étaient favorables aux équipes des pays organisateurs, Brésil et Angleterre, mais au bout du compte ce sont l’Argentine et l’Italie qui ont remporté les finaleset les trophées.

Au grand désespoir d’unJair Bolsonaroen perditionet des supporteurs anglaisde plus en plus chauvins et devenus orphelins du fameux ‘’fair play’’ !

Les deux compétitions ont été mièvres et ont donné à voir un jeu stéréotypé, soporifique, dans lequel des joueurs à la technique étincelante ont du mal à exprimer leur talent.

Le Brésil a tué le football de Pelé ; en cause,les choix des entraîneurs etla mondialisation. L’Argentine, elle,a tué le football de César Menotti qui avait triomphé en 1978 et remporté la coupe du monde, remise au capitaine Daniel Passarella par le dictateur Jorge Videla. Sur les 31 joueurs qui ont disputé la finale de la Copa America, 29 opèrent dans des clubs européens (7 en Angleterre et en Espagne, 5 en France et en Italie, notamment).

L’Angleterre, dont on dit qu’elle a inventé le jeu de football, n’est pas digne de son histoire. Elle n’a gagné qu’une compétition (la coupe du monde en 1966), alors que ses clubs se distinguent dans les compétitions continentales. C’est un revers qui s’explique par le nombre incroyable de joueurs étrangers dans ses clubs ; les jeunes anglais ont peu de chance de se faire une place au soleil.

La victoire de l’Argentine sur le Brésil est une belle revanche pour des joueurs de génie comme Lionel Messi (aux origines italiennes et un peu catalanes) et Angel Di Maria et une défaite cinglante pour le joueur le plus cher du monde, Neymar qui a tout perdu cette année : titre de champion de France, Coupe d’Europe et Copa America.

La victoire de l’Italie sur l’Angleterre est une bonne chose pour le football : elle récompense l’équipe qui a produit le jeu le plus chatoyant (à défaut d’être brillant), alors que le jeu des Anglais était l’un des plus pauvres jamais observé. A se demander comment ces diables d’Anglais ont réussi à se qualifier pour la finale d’un tournoi qui ne restera pas dans les livres d’histoire du football.

Quant à l’équipe de France, dont on dit (à juste titre) qu’elle a les joueurs les plus brillants, elle a sombré, la faute à son sélectionneur-entraîneur ; Didier Deschamps a cependant été maintenu dans ses fonctions par le président de la fédération. Le partisan d’un jeu défensif et mièvre annihile la créativité de ses meilleurs élémentset oublie que la finalité du jeu de football est de marquer plus de but que l’équipe adverse et non d’en encaisser moins.

Libérons aussi le football du culte du résultat et du fric.