On a toujours supposé que les ministres étaient nommés pour servir la République et gérer au mieux les affaires publiques. En est-on sûr aujourd’hui ?

Le ministre de l’économie est, lui, chargé d’équilibrer les finances. Alors que dire d’un ministre qui présente un déficit de 5,5 % du PIB (ce qui, avouons-le, ne veut pas dire grand-chose au citoyen moyen que je suis, sinon que les caisses de l’Etat sont vides), alors qu’il avait clamé urbi et orbi que la France était en capacité de respecter les dogmes de Bruxelles.

Plutôt que reconnaître sa faute, notre ministre de l’économie se répand sans honte dans tous les médias pour s’en prendre une nouvelle fois au système d’assurance chômage. Il annonce qu’il est absolument nécessaire de rogner les droits des demandeurs d’emplois. Il est soutenu par le roquet qui sévit comme premier ministre, tandis que le président s’est envolé loin de tout ce tumulte en Amérique du Sud.

Nos grands dirigeants tombent le masque : ils sont au service de la finance qui exige l’abandon de toute couverture sociale gérée paritairement et de soumettre les salariés à la précarité et aux rémunérations indécentes.

Le ministre de l’économie atteint le comble de l’ignominie en voulant priver les pauvres chômeurs de ressources (pour lesquelles ils ont cotisé pendant qu’ils travaillaient) plutôt que de puiser dans les poches des ultra-riches qui se gavent de dividendes extraordinaires. Il compte aussi s’en prendre aux demandeurs d’emploi de plus de 50 ans qui seraient des profiteurs, attendant l’âge de la retraite en toute tranquillité avec des allocations indécentes. L’argument est vieux comme l’ultra-libéralisme, mais il le ressert avec un rare aplomb.

Le niveau de la dette, plus de 3000 milliards (le chiffre est si élevé qu’il me laisse de marbre !), est, paraît-il, préoccupant. Le ministre de l’économie est apeuré à l’idée de recevoir un mauvais point de la part des agences de notation ; il espère échapper à la sanction en annonçant les mauvais coups portés aux chômeurs, comme ses amis, patrons multinationales, voient le cours de la bourse s’envoler quand ils annoncent des licenciements.

Elève Le Maire, au piquet !

Bruno Le Maire, c’est bien de lui qu’il s’agit, je ne l’ai jamais apprécié ; verbeux, imbu de sa petite personne, incompétent au vu des résultats, menteur (il n’ose pas annoncer une loi de finances rectificative, après les élections européennes, évidemment), idéologue réactionnaire (il ne renie pas son passé chez les Républicains), bref, il a hérité de tous les défauts de sa classe.

Après les révélations sur son incompétence à bien gérer nos affaires, je crois qu’à partir d’aujourd’hui, je le hais encore plus profondément.