Patrick Drahi est bigrement endetté ; ce n’est pas une nouvelle, il a construit son empire sur l’endettement (Plus de 60 milliards d’euros, quand même). Mais, coïncidence, c’est le moment choisi par ses banques pour lui intimer l’ordre de vendre ses chaînes de télévision et honorer des échéances douloureuses !
Rodolphe Saadé, lui, est riche ; depuis la crise du Covid les bénéfices de ses activités dans le transport maritime ont explosé (42 milliards en deux ans) grâce à un avantage fiscal exorbitant : depuis 2003, la France a adopté une ‘’niche fiscale’’ appelée ‘’droit de tonnage’’ qui permet aux entreprises du secteur de ne pas payer l’impôt des sociétés sur les bénéfices (25 %) mais une taxe sur les navires quels que soient les résultats financiers. C’est ainsi que, pour ses 583 navires, Saadé a payé seulement 2 % d’impôts sur ses bénéfices en 2022. Des députés (de droite) ont déposé un amendement pour revenir cette niche fiscale. Coïncidence, le rachat des chaîne de Drahi procure à Saadé un pouvoir d’influence et, en même temps, un outil de négociation avec le pouvoir.
La vente d’une chaîne est interdite pendant cinq années après l’attribution de la fréquence par l’Arcom. Les réattributions auront lieu au printemps 2025. Drahi doit vendre impérativement avant cette date sous peine de ne plus pouvoir céder le groupe BFM pendant les cinq prochaines années. Coïncidence, Saadé arrive au bon moment et peut négocier un prix inférieur (1,55 milliards) à celui que s’était fixé le patron d’Altice (2 milliards).
Rodolphe Saadé prétend avoir suffisamment de cash pour investir tous azimuts. Et, coïncidence, c’est ce qu’il fait allègrement dans Air France-KLM, Brut, Eutelsat, Colis privé, La Provence, etc.
Enfin, autre coïncidence, Rodolphe Saadé est plus proche d’Emmanuel Macron que de Marine Le Pen. Il s’est mis au service du président, avec l’espoir que son successeur en 2027 sera aussi compréhensif avec lui que le président sortant.
Dans l’actualité présente, on peut encore relever d’autres coïncidences troublantes.
La ligne politique de Macron, par exemple, évolue d’un jour à l’autre en raison de la proximité des échéances électorales.
Il est plus que jamais »va-t’en-guerre’’ et se déclare adversaire d’un Poutine qu’il fréquentait assidûment et tutoyait hier encore. Coïncidence, Marine Le Pen, dont le parti caracole en tête des sondages, est présentée comme une proche de dictateur russe (ce qui est avéré).
Diaboliser le RN en brandissant les risques de guerre face à notre adversaire, la Russie, pour tenter de sauver les meubles avant les européennes, n’est guère glorieux, c’est même un jeu dangereux.
Coïncidence, encore, Emmanuel Macron a convoqué scandaleusement deux journalistes des deux principales chaînes de télévision à l’Elysée pour enfoncer le clou, manipulant le droit à l’information pour tenter de sortir d’une situation délicate, la perte d’influence en France et en Europe.
Coïncidence, enfin, la diversion est déclenchée au moment où le RN lance sa campagne pour les élections européennes.
Toutes ces coïncidences ne sont pas complètement aléatoires, non ?