Emmanuel Macron et son gouvernement de matamores viennent d’enregistrer un désaveu cinglant de la part du Conseil constitutionnel qui a déclaré les articles les plus emblématiques de la loi dite de ‘’sécurité globale’’ « contraires à la Constitution ».

Il s’agit notamment de l’article 24 de la loi, dicté par les plus droitiers des syndicats de police, permettant de pénaliser « la diffusion malveillante » de leur image. La décision du Conseil constitutionnel a également censuré l’article permettant l’usage de drones par les mêmes forces de police, qui renforçait les méthodes de surveillance de masse des citoyens.

La loi a fait l’objet de nombreuses manifestations, réunissant syndicats, partis politiques de gauche et associations de défense des libertés publiques pour lesquels le fameux article 24 n’assurait pas une conciliation équilibrée « entre les objectifs de valeur constitutionnelle de prévention des atteintes à l’ordre public et de recherche des auteurs d’infractions et le droit au respect de la vie privée ». Les syndicats de journalistes dénonçaient aussi une atteinte délibérée au droit d’informer.

Dans son délire répressif, le président de la République s’est brûlé les ailes et son gouvernement s’est prêté à un jeu dangereux d’atteinte aux libertés fondamentales. Cependant, l’épisode montre que les luttes populaires peuvent entraver les pires desseins d’un pouvoir néolibéral soucieux de réduire les libertés pour perdurer. Il fait la démonstration que malgré sa réécriture, le projet de loi était un brûlot liberticide.

Les luttes vont pouvoir s’appuyer sur cette première victoire pour s’atteler à d’autres combats ; la loi dite ‘’sécurité globale’’, par exemple, comprend d’autres dispositions dangereuses et les projets de loi se multiplient pour nous amener rapidement dans un régime autoritaire où la police n’est plus au service de l’intérêt général mais d’un pouvoir de plus en plus décrié.

Macron, Castex, Darmanin, entre autres, ont pris une gifle magistrale. Il en faudra d’autres. Darmanin n’est-il pas déjà prêt à prendre sa revanche en déclarant vouloir réécrire l’article 24 ?

Ce régime ne connaît que le rapport de force. Montrons lui.