Les institutions de la Ve République permettent tout, y compris les manœuvres sordides.

Mardi 10 mai, les députés étaient invités à voter le projet de loi dit « gestion de sortie de crise sanitaire » ; son article 1 prolongeait l’état d’urgence jusqu’au 31 octobre (et les restrictions des libertés) et instituait un ‘’passe sanitaire’’. Coup de théâtre, l’Assemblée rejetait l’article par 108 voix contre 103, les députés Modem s’étant joints à ceux de l’opposition.

Les députés de tous bords dénonçaient qui le mépris de la représentation nationale, qui le régime d’exception (qui a assez duré), qui une philosophie de contrôle social dangereuse.

Mais, scandaleusement, les institutions permettent au gouvernement de demander un second vote. Celui-ci en use et en abuse. Hier soir, il a revu son projet de loi à la marge, en écourtant la période de transition au 30 septembre plutôt qu’au 31 octobre. Cela a semble-t-il suffi au Modem pour être rassuré et aux responsables du parti godillot de Macron pour rameuter leurs troupes. Le second vote a permis au gouvernement de ne pas perdre la face en foulant au pied la démocratie : 208 députés votant l’article 1 rectifié, contre 85.

Il s’agit d’un nouvel épisode peu glorieux pour Emmanuel Macron, et son gouvernement, mais c’est surtout la démonstration que la Constitution de la Ve République est anti-démocratique et que les régimes libéraux autoritaires sont prêts à tout pour continuer leur sale œuvre de démolition des libertés fondamentales.

Les dénis de démocratie se multiplient en France. Dangereusement.