« Le laboratoire pharmaceutique Sanofi est, par exemple, l’un des plus gros distributeurs de dividendes en France. Il en a versé, en 2017, 5,66 milliards d’euros, ce qui le place juste derrière Total (6 milliards) et devant BNP Paribas (3,37 milliards). Mais, à vouloir gagner toujours plus, les laboratoires sont conduits à augmenter sans cesse leurs prix, au point que, pour la première fois, en 2014, la France a dû décider de ne pas fournir à tous les patients en ayant besoin un traitement contre l’hépatite C (le Sovaldi du laboratoire Gilead, et ce, pour des raisons financières. Le Sovaldi a été mis en vente à un prix de 56 000 euros le traitement. Entre 2014 et 2016, la Sécurité sociale française a ainsi versé 702 millions d’euros à Gilead. »

Ces quelques phrases sont extraites du chapitre ‘’La santé, un business’’ du ‘’Manuel indocile des sciences sociales. Pour des savoirs résistants’’, paru en 2019 sous la direction de la Fondation Copernic aux Editions La Découverte.

Je n’ai pas choisi par hasard cet extrait d’un livre d’un peu plus de 1000 pages qu’il faut lire et relire. Sanofi engrange les profits et distribue des dividendes mais s’avère incapable de mettre au point un vaccin anti-Covid19 et se permet de licencier en pleine pandémie des dizaines de salariés de ses laboratoires de recherche.

Délire du capitalisme financier. Délire des acteurs financiers avides de dividendes.

La France de Macron investit des milliards pour acheter des vaccins aux laboratoires américains et se fait le complice des laboratoires français qui sacrifient la recherche, mais se gavent de subventions sous forme de Crédit impôt recherche (CIR).

Emmanuel Macron n’a fait aucune déclaration pour condamner l’attitude de Sanofi et pour remettre en question le scandaleux CIR égal à 30 % des dépenses inférieures ou égales à 100 millions d’euros ou de 5 % au-delà de 100 millions et déduit directement de l’impôt sur les sociétés.

En conclusion, les auteurs de ce chapitre du Manuel de Copernic écrivent : « La santé est donc un business. Dès que le marché ou plus largement les logiques marchandes se voient conférer trop de place pour organiser le système de santé, les conséquences sont inévitables : rationnement des traitement pour certaines pathologies, dégradation des soins et des conditions de travail à l’hôpital, ‘’reste à charge’’ plus élevé pour les patients. Plus la santé est un business, et plus les dépenses de santé et les inégalités explosent, comme c’est le cas aux Etats-Unis. »

En France aussi ; on le constate chaque jour et plus encore en pleine pandémie du coronavirus.