C’est en France que cela se passe :

A la sortie du ministère des affaires étrangères d’une délégation composée de députés (Elsa Faucillon pour le PCF, Sabine Rubin pour la France insoumise), de la sénatrice Raymonde Poncet-Monge (EELV), du syndicaliste Pierre Coutaz (CGT), de Jean-Guy Greisalmer, de l’Union juive française pour la paix et de Bertrand Heilbronn, président de l’Association France Palestine solidarité (AFPS), ce dernier a été arrêté mercredi soir en conduit menotté au commissariat du 7earrondissement. Motif : manifestation interdite. Il a été placé en garde à vue et n’a été libéré que dans la nuit.

La délégation venait de demander à la France d’agir pour dénoncer la répression contre les jeunes Palestiniens à Jérusalem.

Le préfet de Paris, Didier Lallemant, égal à lui-même, a considéré « qu’il existe un risque sérieux que les affrontements violents qui se sont produits ces dernières heures entre Palestiniens et forces de l’ordre israéliennes ne se transportent sur le territoire national et que, dans ce contexte de fortes tensions, cette manifestation soit l’occasion de troubles graves à l’ordre public entre partisans de l’une ou l’autre des parties au conflit ».

Le gouvernement français se garde bien de dénoncer la brutalité des représailles de l’armée israélienne et tente de réduire au silence les partis, syndicats et associations qui condamnent la politique d’un Netanyahou incapable de former un gouvernement mais qui peut encore donner ordre à l’armée de tuer des Palestiniens.

Pis encore, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a demandé au préfet (qui n’en demandait pas tant) d’interdire les manifestations organisées samedi. Et le petit conseiller municipal de Barcelone, Manuel Valls, en rajoute dans l’ignominie en apportant son soutien à Israël et en demandant lui aussi l’interdiction des manifestations « de soutien au Hamas (…) qui seront une nouvelle fois des rassemblements antisionistes et antisémites. »

Si Darmanin persiste dans l’odieux, Valls, lui, se complaît dans l’imbécilité en parlant de manifestations de soutien au Hamas alors qu’il s’agit de soutien au peuple palestinien privé de reconnaissance et de ghettoïsation par Israël. Et Macron se tait.

C’est en France que cela se passe. Et c’est odieux : soutenir le peuple palestinien n’est pas un délit et condamner la politique d’Israël ne relève pas de l’antisémitisme.