Nicolas Sarkozy a 66 ans, un âge qui pourrait lui permettre de partir à la retraite pour s’adonner à des activités de loisirs, comme de nombreux salariés, usés par une vie durant laquelle ils n’ont pas arrêté de trimer dur.

Sa longue carrière politique, qui s’étale de 1977 (élection au conseil municipal de Neuilly) à 2016 (fin de son quinquennat présidentiel), ne semble pas l’avoir épuisé puisque Nicolas Sarkozy a opté pour une multitude de loisirs très, très lucratifs. La liste de ses activités est impressionnante ; quelle énergie et quel agenda pour gérer autant de réunions, de dossiers, de rendez-vous, de voyages ! Un conseil : attention à la crise cardiaque et au surmenage.

Le magazine Capital a dressé la liste des activités du ministre au Karcher : administrateur chez Accor, Barrière, Lagardère, Lov Group Invest (holding de Stéphane Courbit), conseil chez Natixis (membre de l’International advisory network, un titre qui en jette !), membre de l’advisory board de Chargeurs (le groupe textile), membre de l’advisory board d’Axian (groupe malgache), enfin, couronnement personnel pour un homme qu’on imagine exceptionnel pour s’attacher ses services, membre du Berggruen Network, un think tank inutile mais où il peut croiser (et échanger des souvenirs) Tony Blair, Gordon Brown, Gerhard Scröder, Fernando Cardoso, Jacques Delors, Pascal Lamy, Jacques Attali, Bernard-Henri Lévy, Mario Monti, Romano Prodi, Elon Musk, Jack Dorsey, Alain Minc, James Cameron (la liste fait immédiatement penser à une maison de retraite de luxe pour vieux hommes d’affaires cacochymes et politiciens nostalgiques de leurs années de pouvoir).

Le petit Nicolas n’est pas le retraité démuni comme le sont ceux qui voient leur pension diminuer à chaque réforme. Il bénéficie d’une retraite d’ancien président de la République (6 220 euros brut par mois), qu’il cumule avec celle de député, etc. L’Etat prend aussi à sa charge son bureau et ses 7 collaborateurs permanents (qui ne doivent pas chômer pour gérer son agenda aux frais du contribuable) et sa voiture de fonction. Ajoutons que son cabinet d’avocat ne s’est jamais si bien porté.

En fait, tout cela n’est que l’argent de poche de Nicolas Sarkozy, car Capital a détaillé ses revenus dans les affaires : 61 081 euros de jetons de présence du groupe Accor en 2020 et 49 939 euros de Lagardère ; Les autres ont eu la délicatesse de taire les montants versés à un dirigeant si demandé, tant adulé, mais tous déclarent que leurs rémunérations sont « alignées sur les pratiques du secteur financier en la matière ». On s’en doute. Dans le secteur financier on ne paie pas des collaborateurs aussi prestigieux que Sarkozy au SMIC !

C’est à ces largesses qu’on mesure combien la politique économique et fiscale de Nicolas Sarkozy tout au long de sa carrière méritait bien de si belles récompenses.

Et il n’y a rien d’illégal dans toutes ces opérations, même si la morale est foulée aux pieds.