Benyamin Netanyahou occupe des fonctions politiques en Israël depuis trente ans déjà et son parcours est ponctué de plusieurs affaires de corruption (la justice tranchera) ; mais la féroce guerre que Tsahal, l’armée israélienne, mène contre les Palestiniens, forts des encouragements de Trump et du silence complice des pays européens, sont telles qu’elles devraient lui valoir des poursuites pour crimes de guerre et contre l’humanité. 

L’homme n’est pas fréquentable ; assuré de la « complicité » des pays européen, il peut se permettre de venir parader à Berlin, Paris et Londres. Dans la capitale française, Emmanuel Macron a déroulé le tapis rouge pour le recevoir et si le président de la République a fait état de quelques différences d’appréciation à propos de l’accord sur le nucléaire iranien, il s’est bien gardé de condamner les bombardements des populations de Gaza. Netanyahou est reparti ravi de l’Elysée.

Emmanuel Macron a vraiment les indignations sélectives ! Il déclare Bachar el-Assad non fréquentable, quand il reçoit Netanyahou chaleureusement.

Le gouvernement israélien se sent encouragé et peut multiplier les actes contraires au droit international : extensions des colonies (en spoliant les Palestiniens de leur terre), reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l’état hébreu, et, surtout, massacre des populations civiles, etc.

Comme le Qatar, il se sert aussi du sport comme d’une arme diplomatique. Il a réussi à faire donner le départ du Tour d’Italie cycliste (le Giro) de Jérusalem (quelle incongruité !) et il avait acheté entre 2 et 3 millions de dollars une rencontre de football de l’équipe nationale contre l’Argentine de Lionel Messi, grâce à un généreux donateur, la société multinationale Comtec Group, spécialisée dans l’organisation d’événements.

Cette rencontre devait initialement se disputer à Haïfa, mais pour près de 600 000 euros de plus, l’intermédiaire avait réussi à la déplacer à Jérusalem, c’est-à-dire à proximité de la frontière avec la bande de Gaza, quelques jours après l’inauguration de l’ambassade américaine.

Les Argentins ont déclaré forfait, prétextant des problèmes de sécurité ; mais, surtout, après avoir pris conscience de l’instrumentalisation de joueurs comme Lionel Messi par le régime israélien en cette période de commémoration du 70° anniversaire de la création de l’état hébreu et de légitimation de Jérusalem comme capitale. La révélation de scandales liés à la vente des billets (10 000 d’entre eux avaient été réservés aux proches du pouvoir) a également accrédité l’opinion de ceux qui, comme les Palestiniens, qualifiaient la rencontre « d’outil de chantage politique ».

Les Palestiniens (et avec eux, tous les démocrates) se félicitent de l’annulation de cette rencontre de football prétexte à une nouvelle et grossière opération de communication de Netanyahou, comme ils l’avaient demandé dès le début.

Malgré sa chère propagande, Netanyahou ne gagne pas à tous les coups ! Et l’isolement diplomatique d’Israël aurait assurément des effets sur la résolution de la question palestinienne.