Il s’appelait vraiment Eddy Bellegueule ; aujourd’hui il s’appelle Edouard Louis. Il est né voilà 25 ans en Picardie et il a connu un parcours scolaire et universitaire brillant, malgré ses origines modestes. Peut-être est-ce insupportable pour qui veut accréditer l’idée que les enfants des banlieues (et pauvres), dont les parents n’ont rien, sont moins intelligents que les rejetons de ceux qui ont tout et vivent dans les ghettos pour riches.

Normalien et docteur avec une thèse sur « Les trajectoires des transfuges de classe »,Edouard Louis a ensuite connu une carrière littéraire encore plus brillante.

Il a dirigé un ouvrage collectif sur Bourdieu et dirige la collection Des motsde son éditeur, les PUF. Il a publié En finir avec Eddy Bellegueule,Histoire de la violenceet Qui a tué mon père. De vrais succès d’édition.

Contrairement à d’autres « transfuges de classe »,lui est resté fidèle à ses engagements. Simplement, mais courageusement.

Volontiers polémiste, il trouve toujours les mots justes pour dénoncer le libéralisme et ceux qui le servent, comme en témoigne le message qu’il vient de publier sur son compte Twitter après la publication de Qui a tué mon père :

« Emmanuel Macron,mon livre s’insurge contre ce que vous êtes et ce que vous faites. Abstenez-vous d’essayer de m’utiliser pour masquer la violence que vous incarnez et exercez. J’écris pour vous faire honte. J’écris pour donner des armes à celles et ceux qui vous combattent. »

Les mots sont cinglants, mais justes.

Est-il utile de préciser qu’Emmanuel Macron n’a pas réagi.