Quand les ministres lâchent des petites phrases, c’est toujours avec une arrière-pensée. Parfois, il s’agit de « sonder » l’opinion avant d’annoncer une mesure antisociale ; parfois, il s’agit de fustiger l’assistanat des bénéficiaires des minima sociaux se complaisant dans l’inactivité. Mais, au bout du compte, il s’agit toujours de prendre aux pauvres pour rendre aux riches.

Quand Gérald Darmanin avance qu’il y a trop d’aides sociales, le gouvernement prépare un plan de restrictions budgétaires sur le dos des sinistrés du libéralisme.

Au fond, Gérald Darmanin dit la même chose qu’Agnès Buzyn (« On n’est pas là pour offrir des montures Chanel à tout le monde ou des verres antireflet qui filtrent la lumière bleue. »),mais il utilise d’autres mots. Et tous les deux répètent ce que le président des riches ressasse depuis qu’il était ministre de l’économie.

Ces personnages ne s’interrogent pas pour savoir pourquoi il y a trop d’aides sociales : pauvreté engendrée par le chômage de masse, les contrats précaires et à temps partiel, salaires bloqués et insuffisants, etc.

Tous affichent un même mépris de classe pour les 9 millions de pauvres. Ils n’ont aucune pudeur à insulter les exploités et les laissés-pour-compte.

Agnès Bzyn n’est pas crédible quand elle ose affirmer qu’il « n’est pas question de faire des économies sur le dos des pauvres »,quand, en même temps (expression favorite du macronisme) elle prétend que « toutes les allocations pouvaient être discutées. »