Matteo Salvini, le nouveau vice-premier ministre et ministre de l’intérieur, vient de prendre une décision contraire aux principes humanitaires en refusant l’entrée du paquebot Aquarius dans un port italien.

L’homme est un goujat et un criminel, refusant de porter assistance à des personnes en danger au prétexte qu’ils sont des immigrés. La France, elle, ne s’est pas mieux comportée… Macron parle du cynisme de l’Italien qui lui répond en fustigeant son hypocrisie. Sans se soucier du sort des pauvres réfugiés.

La décision de Salvini donne la nausée, mais elle n’étonne pas dans cette Italie qui a voté pour les continuateurs du berlusconisme. Les électeurs italiens n’ont pas été pris au dépourvu en donnant leurs voix à des voyous racistes ; ils votent à chaque fois pour des représentants de plus en plus néo-fascistes.

Salvini n’a que 45 ans, mais déjà une longue carrière politique derrière lui ; il a été tour à tour conseiller municipal de Milan à 20 ans, député, sénateur, député européen. Les électeurs qu’on dit souverains et sensés ont voté pour un homme qui n’a jamais varié dans son discours : les Italiens d’abord (une variante en quelque sorte d’America First). Comme Le Pen en France, Orban en Hongrie, Strache (vice-premier ministre) en Autriche, Morawiecki en Pologne ; la liste de ceux qui ne sont pas fréquentables s’allonge, hélas, en Europe.

Le bruit des bottes est moins pesant, mais les cris de haine de ceux qui rejettent l’autre sont de plus en plus assourdissants. Les Européens votent en toute connaissance de cause ; en la matière, les informations ne leur sont pas cachées et ils voient reculer les libertés, les solidarités, la fraternité entre tous les humains et ils voient se multiplier le chômage, les petits boulots précaires et la pauvreté, mais rien ne vient troubler leur inclination de plus en plus prononcée pour les thèses de la droite extrême et le règne des riches. Aucun électeur ne peut dire aujourd’hui qu’il ne sait pas ; ils renouvellent leurs votes pour des voyous corrompus, menteurs et démagogues qui font peu de cas de la démocratie, qui n’essaient même plus de cacher leurs sombres desseins derrière un vocabulaire humaniste.

C’est le moment choisi en France par Wauquiez pour répandre les mêmes thèmes anti-réfugiés : Pour que la France reste la France, écrit-il. Pour ne pas reprendre la phrase de Le Pen, les Français d’abord. Les condamnations ont été rares dans les rangs des Républicains ; ce qui en dit long sur l’état d’esprit des quelques adhérents qui lui restent…

De l’est à l’ouest, du sud au nord, les racistes s’affichent et plastronnent ; ils osent se réclamer du catholicisme et des racines chrétiennes du continent européen, comme Salvini.

Qu’en pense le pape qui, en lecteur scrupuleux et attentif des Evangiles, a appelé ses fidèles à voler au secours des réfugiés ?