L’histoire doit nous inciter à la plus extrême vigilance aujourd’hui, plus encore qu’hier, tant les manœuvres en cours en Europe sont porteuses de dangers. Il me semble entendre un bruit de bottes, lugubre, sur le macadam de nos villes et de nos campagnes.
Alors que les racistes viennent d’accéder au pouvoir en Italie, rejoignant ceux de Hongrie, de Pologne, de Slovaquie et d’Autriche, il est inquiétant de constater que le ministre de l’intérieur d’Allemagne, Horst Seehofer, ose rejoindre ces sinistres personnages à la suite de sa rencontre avec Sebastian Kurz, le chancelier autrichien.
Quand on entend parler d’axe des bonnes volontés, comme l’a fait Kurz, on ne peut s’empêcher d’être parcouru de frissons. L’Axe, formé par Berlin, Rome (déjà) et Tokyo en 1936, s’était élargi et, à partir de 1940 Hitler avait réussi à imposer à la Slovaquie, la Roumanie, la Hongrie, la Bulgarie, la Yougoslavie (brièvement) et, ensuite, la Croatie de rejoindre les troupes de sinistres mémoires et les auteurs de crimes de guerre, d’extermination de populations entières.
L’histoire ne se répète pas, certes, mais certains rapprochements sont néanmoins inquiétants, car l’axe proposé par Kurz commence à avoir des ramifications partout en Europe.
Aujourd’hui, ce ne sont plus les Juifs, les Roms, les communistes, les homosexuels qui servent de prétexte à alimenter les fantasmes des populations européennes, mais les réfugiés, ces pauvres hères qui fuient la misère et cherchent à manger et du travail pour faire vivre leurs familles.
En Allemagne, certains ont dénoncé ce mauvais exemple de la référence à l’Axe, mais nous ne pouvons plus ignorer ce qui ressemble à un recul de civilisation, la peur de l’autre, agitée pour détourner les esprits des vrais problèmes auxquels l’Europe est confrontée, ceux d’un capitalisme à bout de souffle.
Les racistes au pouvoir parlent de parquer les réfugiés aux frontières de l’Union européenne (certains parlent de créer des camps en Albanie ou en Afrique !). Ils n’osent pas parler de camps de concentration ; pas encore.
Laissera-t-on longtemps se constituer un tel Axe sans réagir et laissera-t-on encore se multiplier les rafles de réfugiés ? Y compris en France sous le contrôle de Collomb ?
Les rappels historiques ne sont pas superflus aujourd’hui ; la dénonciation de la manipulation des esprits non plus, alors que nous avons encore la liberté d’expression. Nous avons le devoir de dénoncer les racistes et de protéger les réfugiés pour arrêter leurs souffrances.