Quand le président des riches se livre à un exercice de communication pour tenter d’apparaître comme le défenseur des pauvres, cela sonne faux.

Mais l’opération de l’Elysée a, hélas, bien fonctionné puisque tous les médias, dans un mouvement grégaire habituel, ont rediffusé sur les réseaux dits sociaux une prétendue séquence de travail enregistrée à l’Elysée au cours de laquelle Emmanuel Macron feint de s’emporter pour s’esclaffer : « On met un pognon de dingue dans les minima sociaux (…) et les gens pauvres restent pauvres ».

Ah ! Quel bel élan de générosité. On a pu croire un court instant que le président de tous les Français, dans un éclair de lucidité, allait infléchir sa politique sociale dans un sens plus humain.

Hélas, son discours devant des mutualistes a confirmé que Macron entendait rester le président des (seuls) riches et que les pauvres sont renvoyés à leurs responsabilités ; à eux de tenter de sortir, seuls, de l’ornière dans laquelle ils ont été envoyés.

Je ferai remarquer au président de la République que, si on met un pognon de dingue dans les minima sociaux, on met un pognon encore plus dingue dans les caisses des entreprises. Pour quoi faire ? Les chômeurs, toujours aussi nombreux, restent chômeurs !

Autrement dit : les patrons, ceux des grandes entreprises, encaissent des milliards de l’Etat, font la promesse de créer un million d’emplois et les chiffres du chômage restent les mêmes. Mais les profits ne cessent de grimper (la Bourse aussi) et les actionnaires et les patrons se goinfrent de dividendes indécents, de stock-options de dingue, d’indemnités de départ de dingue, de retraites chapeau de dingue…

Alors, si on doit trouver un truc, comme il dit, pour sortir les pauvres de la pauvreté, commençons par reprendre le pognon de dingue distribué aux patrons.

On vit dans un monde de dingue ! C’est bien pourquoi il est temps de changer.