Les médias ont annoncé fièrement l’allégement de la dette de la Grèce et la fin de la mise sous tutelle du pays par ses créanciers. Les Allemands ont harcelé et humilié les Grecs, peu soucieux de dénoncer ceux qui avaient plongé le pays dans la crise. Avec les autres pays de l’Union européenne, ils ont épargné les riches, les oligarques ou encore l’Eglise orthodoxe pour mieux anéantir les efforts progressistes de Syriza pour sauver (et accentuer) le libéralisme.

Les mêmes médias sont en général restés discrets sur le prix payé par la population grecque, les 450 réformes (dont d’innombrables privatisations), la baisse des salaires et des retraites, etc.

Les Grecs pauvres se sont appauvris davantage. En revanche, les Allemands, eux, qui étaient les plus intransigeants vis-à-vis de la dette du pays, se sont enrichis.

On a appris que l’Allemagne d’Angela Merkel avait gagné 2,9 milliards d’euros d’intérêts sur la dette grecque entre 2010 et 2017. Et que l’argent « sale » avait été transféré dans le budget de la république fédérale.

Wolfgang Schäuble, à l’époque ministre des finances, avait été un procureur intraitable, humiliant le peuple grec et son gouvernement. Ce psychorigide qui avait dû démissionner de la CDU à la suite d’un scandale de caisses noires (quelle référence pour devenir ministre des finances), volait ainsi au secours des gouvernements libéraux qui avaient plongé le pays dans la crise et tentait de mettre à genoux les progressistes qui avaient gagné les élections.

Le nouveau ministre des finances, Olaf Scholz qui a succédé à Wolfgang Schäuble, a reconnu, mais un peu tard pour réparer l’affront, que la cure d’austérité infligée aux Grecs avait duré beaucoup trop longtemps. Il s’est bien gardé d’envisager de leur rendre les milliards gagnés sur le dos des pauvres.

Les autres pays européens restent de marbre et pas un seul n’a eu un seul mot de compassion pour les Grecs. Décidément, il ne fait pas bon d’être pauvre en Europe aujourd’hui.

Quant à Schäuble, désormais président du Bundestag, il peut admirer son grand œuvre de destruction massive des services publics grecs et des organismes sociaux.

L’Europe est malade de tous les Schäuble, Merkel, Macron, Salvini et autres.