Le dictateur turc Recep Tayyip Erdogan a osé… Bien avant la proclamation des résultats des élections présidentielle et législatives, il a affirmé péremptoirement que « la Turquie a donné une leçon de démocratie au monde entier ». Et en toute modestie comme il sied à ce genre de personnage ubuesque.
Avec des milliers d’opposants croupissant en prison, des dizaines de milliers de salariés des services publics limogés, des dizaines de médias fermés pour laisser l’information entre les mains des seuls organes « officiels », comment Erdogan peut-il encore parler de démocratie ?
Il a été reconduit à la présidence de la Turquie après de multiples manipulations qui entachent le résultat.
Malgré cela, Erdogan est en recul ; son parti, le Parti de la justice et du développement (AKP) a perdu 7 % des suffrages par rapport à 2015, a perdu la majorité au parlement. Et pourtant il va concentrer entre ses mains tous les pouvoirs, installant un régime encore plus autocratique et répressif.
Affaibli politiquement, Erdogan ne sera-t-il pas tenté de poursuivre la répression de son opposition en attisant les peurs, masquant ainsi la récession économique qui mine le pays ?
Quand des milliers de Turcs sont emprisonnés pour des raisons politiques, Erdogan ne peut pas donner de leçon de démocratie au monde entier.