La Sécurité sociale, selon laquelle « chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins »,est insupportable aux libéraux et aux patrons comme Denis Kessler, ce suppôt du MEDEF qui voulait en finir avec le programme du Conseil national de la Résistance (CNR).

Emmanuel Macron, en leur emboîtant le pas allègrement, profite de « sa » réforme constitutionnelle pour porter le dernier coup fatal à l’universalité de la protection sociale d’une République solidaire et fraternelle, pour ouvrir en grand les portes aux assurances privées, qui y voient une nouvelle source de profits.

La société est malade de ceux qui n’ont d’autre préoccupation dans leur vie dorée que d’amasser les profits pour figurer au classement des plus grandes fortunes. Car, évidemment, aujourd’hui, on établit un classement des détenteurs des comptes en banques des paradis fiscaux, sans vergogne.

Les riches trouvent même des factotums au Parlement et au gouvernement pour faire fructifier leurs profits monstrueux.

Par exemple, un amendement, numéroté 694, a été adopté en commission des lois de l’Assemblée nationale, en catimini et de nuit. Il prévoit de remplacer dans six articles de la Constitution le mot sécurité par protection. Un détail ? Non, une régression grave, car, comme le déclare Pierre-Yves Chanu de la CGT : « Il n’y a pas de définition juridique de la protection sociale (…) En revanche, celle de la sécurité sociale existe (…) Un avis du Conseil d’Etat dit de manière très claire que la Sécurité sociale impose la notion de redistribution. Pas la protection sociale (…) La Sécurité sociale n’est pas soumise à la concurrence, la protection sociale si. »

Et c’est ce qui est insupportable aux libéraux.

Comble du cynisme, l’amendement 694, donc, a été défendu par Olivier Véran, un médecin neurologue de 38 ans qui exerce au CHU de Grenoble. Pas vraiment, un débutant ; il a obtenu un diplôme de Sciences Po en gestion et politique de santé, puis il a été suppléant de Geneviève Fioraso, députée socialiste élue en 2012 et a siégé à l’Assemblée nationale après la nomination de celle-ci dans le gouvernement Ayrault. 

Olivier Véran a rallié Macron dès 2016 qui en a fait son référent santé. Où on observe que de nombreux membres du Parti socialiste avaient été gangrénés par les thèses libérales depuis longtemps, comme Hollande, Valls et d’autres.

Olivier Véran ne mesure-t-il pas chaque jour les méfaits du libéralisme au CHU de Grenoble ? Ne voit-il pas ce que ce libéralisme a détruit de notre système de santé. Ne voit-il pas que, derrière cette guerre sémantique (sécurité contre protection), c’est une attaque sans répit contre la solidarité et les services publics ? Honte à lui.