17 octobre 1961, 30 000 Algériens de France avaient osé manifester à l’appel du FLN à Paris malgré la honteuse interdiction qui leur était faite et le couvre-feu déshonorant qui leur était imposé. A eux et eux seuls, parce qu’Algériens.
Ces hommes exigeaient l’indépendance de leur pays. Simplement et pacifiquement.
Le préfet de Police de Paris, Maurice Papon, le collabo, faisait régner l’ordre, avec l’approbation de Michel Debré, le premier ministre ; ce soir-là, il a donné la pleine mesure de son racisme.
Résultat : au moins 300 Algériens poussés dans la Seine et assassinés, 14 000 manifestants arrêtés et parqués non plus au Vel d’Hiv’, mais au Palais des Sports.
Cette page honteuse de notre histoire était commentée en termes orduriers par Le Figaro, Paris-Jour et d’autres. Seuls L’Humanité et Libération (celui de d’Astier de la Vigerie, pas encore celui de July) s’étaient montrés dignes en dénonçant le massacre d’Etat, malgré la censure en vigueur tout au long de la guerre d’Algérie.
Aujourd’hui encore, la presse bien pensante fait silence sur cette répression sanglante.
Décidément, la haine est tenace et le racisme rampant toujours présent !
Pourtant, il faudra bien un jour débattre du rôle de la police en ce 17 octobre 1961 comme on a pu débattre du rôle de cette même police française lors de la rafle du Vel d’Hiv’ et commémorer les 300 victimes qu’on repêchait encore dans la Seine au lendemain de la manifestation.