L’attribution du prix Nobel alternatif à Maryse Condé est enfin une consécration pour cet auteur considérable, dont les œuvres sont magnifiques. En premier lieu, le prix lui a été décerné avec la participation d’un jury par Internet ; en second lieu il consacré un écrivain natif de Guadeloupe, mais qui, aujourd’hui, revendique une double culture, africaine et étatsunienne (où elle a enseigné à l’université Columbia de New York) sans renier la littérature antillaise et son pays natal.

L’attribution du prix à Maryse Condé est la récompense à un auteur qui écrit dans une langue magnifique, et dont le jury a estimé que « dans ses œuvres, avec un langage précis, Maryse Condé décrit les ravages du colonialisme et le chaos du post-colonialisme. »

Maryse Condé a été un auteur engagé dans le combat féministe, notamment pour les femmes antillaises, dans le combat antiraciste puisé dans la lecture des œuvres de Frantz Fanon, dans le combat anticolonialiste.

Dans le contexte d’aujourd’hui, le prix Nobel alternatif est un symbole très fort pour celle qui a eu immédiatement une pensée pour les Antillais, ses compatriotes.

Il est d’ailleurs significatif que le président de la République n’ait pas daigné publier de communiqué pour féliciter, en plein sommet de la francophonie à Erevan, un écrivain qui porte très haut la littérature de langue française.