Combien de morts faut-il dénombrer en Ukraine pour que l’ONU se réveille, fasse appliquer sa charte et donne l’occasion à son secrétaire général de s’exprimer et d’agir ?

L’escalade s’accentue chaque jour, inquiétante et terrible pour ceux qui meurent sous les bombes, faisant planer le risque du déclenchement d’une nouvelle guerre mondiale. Les faucons sont à l’affût et les politiques semblent ne plus rien maîtriser. Mais trop, c’est trop. Les peuples ne demandent pas la guerre et, au contraire, aspirent à la paix et n’en peuvent plus de la pauvreté qui s’étend partout.

Vladimir Poutine poursuit son œuvre destructrice et sème la mort sur tout le territoire ukrainien. Les pays membres de l’OTAN prétendent ne pas intervenir mais fournissent des subsides et des armes à Zelensky, alimentant la spirale mortifère quand il faudrait rechercher la fin des opérations et imposer la voie diplomatique.

Mais où est l’ONU ? Où sont les belles déclarations de son préambule : « Nous, peuples des nations unies résolus, à préserver les générations futures du fléau de la guerre qui deux fois en l’espace d’une vie humaine a infligé à l’humanité d’indicibles souffrances, à proclamer à nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité de droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations, grandes et petites, à créer les conditions nécessaires au maintien de la justice et du respect des obligations nées des traités et autres sources du droit international, à favoriser le progrès social et instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande, et à ces fins, à pratiquer la tolérance, à vivre en paix l’un avec l’autre dans un esprit de bon voisinage, à unir nos forces pour maintenir la paix et la sécurité internationales, à accepter des principes et instituer des méthodes garantissant qu’il ne sera pas fait usage de la force des armes, sauf dans l’intérêt commun, à recourir aux institutions internationales pour favoriser le progrès économique et social de tous les peuples » ?

S’agit-il des engagements d’un autre siècle ?

Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) se sont arrogés des droits exorbitants de veto que rien ne justifie, mais qui ont sclérosé le fonctionnement de l’ONU et, notamment de son article 51.

Celui-ci reconnaît le ‘’droit naturel de légitime défense’’ mais seulement « jusqu’à ce que le Conseil de sécurité ait pris les mesures nécessaires pour maintenir la paix et la sécurité internationales. » L’article 51 ajoute que les mesures prises dans l’exercice du droit de légitime défense « n’affectent en rien le pouvoir et le devoir qu’a le Conseil (…) d’agir à tout moment de la manière qu’il juge nécessaire pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales ».

Que fait l’ONU ?

On ne parle aujourd’hui que de l’OTAN et des décisions de ses membres d’augmenter leurs crédits militaires comme le souhaitait ce fou de Donald Trump, à l’image de l’Allemagne.

Les peuples souffrent et souffriront davantage demain, par la faute de quelques dirigeants, souvent élus par défaut, qui endossent allègrement les uniformes de chefs de guerre (surtout en période électorale) comme Emmanuel Macron. Aucun d’entre eux ne fait plus référence à la Charte de l’ONU.

Si Poutine a pu déclencher ‘’sa’’ sale guerre (comme toutes les guerres), c’est aussi parce qu’il savait que l’ONU, supplantée par l’OTAN, serait dans l’incapacité de s’interposer en Ukraine comme ailleurs.

Pour en finir avec la guerre (partout et pas seulement en Ukraine), il y a urgence à réformer l’ONU. Aux peuples qui souffrent de l’imposer.