Nous pouvons être rassurés, le dysfonctionnement de Parcoursup qui a provoqué l’envoi, par erreur, de réponses favorables à des centaines de vœux d’études supérieures des futurs bacheliers a été rectifié. Mme Frédérique Vidal, la ministre de l’enseignement supérieur, est sortie de l’anonymat pour assurer que ses services avaient remis les choses comme elles auraient dû être.

La joie de centaines de lycéens vite transformée en cruelle déception ne l’a pas émue outre mesure ; au contraire, elle s’est beaucoup amusée, dit-elle, de voir que des gens étaient capables de donner des chiffres, alors que son ministère, lui, était incapable de savoir combien de jeunes avaient été affectés.

Mme Frédérique Vidal s’est amusée, démontrant ainsi son mépris pour les 67 000 garçons et filles, selon les chiffres avancés par les Echos, qui imaginaient déjà leur avenir tel qu’ils l’avaient espéré.

Mme Frédérique Vidal n’a pas eu un mot d’excuse, pas un mot de réconfort, pas une seule explication. Son mépris n’a pas d’autre équivalent que les insultes de Macron à l’encontre des salariées d’abattoir ou des chômeurs.

Après avoir concédé qu’il s’agissait d’une catastrophe pour les jeunes, elle a osé affirmer : « Même si ces jeunes le vivent comme ‘’j’ai eu quelque chose et on me l’a enlevé’’, en fait la réalité c’est qu’ils n’auraient jamais dû l’avoir. »

Là, c’est carrément du cynisme !

Doit-on rappeler quelques vérités à la ministre de l’enseignement supérieur, qui a, elle aussi, été étudiante.

En premier lieu, si elle était une ministre de l’enseignement supérieur digne de ce nom, elle aurait dû refuser d’appliquer Parcoursup, un système de sélection inique ; elle aurait, au contraire, rempli sa véritable mission en créant des postes en nombre suffisant pour accueillir tous les jeunes qui souhaitent poursuivre une formation à l’université ou ailleurs. 

Il est répété chaque jour que les jeunes doivent être de plus en plus capables de s’adapter à des emplois de haute qualification dans une société prétendument numérique, pour aller vers le plein emploi.

Ce ne sont pas les jeunes qui ont ‘’inventé’’ le concept d’employabilité !

En second lieu, rappellera-t-on à Mme Vidal qu’elle fut, elle aussi, étudiante et que, après un échec en première année de médecine, puis la réussite au concours d’infirmière, elle avait pu se réorienter vers la biochimie avec bonheur, puisqu’elle a pu aller jusqu’à soutenir une thèse de doctorat.

Un tel parcours atypique est interdit aux étudiants d’aujourd’hui. Pourquoi ?

Au nom du libéralisme ambiant, la réussite n’est assurée qu’aux enfants de riches, de cadres, d’enseignants et refusée à la masse des enfants de prolos, ceux qui sont méprisés par Macron et ceux qui le soutiennent.

L’épisode du ‘’bug’’ de Pacoursup n’est qu’un épisode dans la vie ; rien n’est définitif et nous avons un seul devoir aujourd’hui : renvoyer Mme Vidal, Jean-Michel Blanquer et Emmanuel Macron dans les oubliettes de l’histoire. Hélas, ceux qui auront subi les effets de leur politique n’obtiendront sans doute jamais une réparation à la hauteur des dégâts causés à leur existence matérielle et culturelle.

N’ayons pas peur ; ne soyons pas résignés. Luttons.