L’Association internationale des éditeurs vient d’annoncer la signature d’un accord par lequel la compagnie Emirates Airline devient son transporteur officiel dans le cadre de son congrès à Lillehammer en mai 2020 et de séminaires à Marrakech et en Amérique latine.

Auparavant, Emirates Airline avait accordé une aide de 800 000 dollars à l’association pour des actions de développement de l’édition en Afrique.

L’association internationale est présidée par Hugo Setzer, un Mexicain, patron de la maison d’édition Manual Moderno et la vice-présidente, Bodour Al Qasimi est la présidente de Emirates Publishers Association, éditrice pour enfants (Kalimat Group) et fille de l’émir de Charjah. Cette dernière est appelée à succéder à Hugo Setzer lors du prochain congrès de l’association internationale à Lillehammer.

L’argent des Emirats coule donc à flot dans les caisses du groupement mondial des éditeurs. Sans état d’âme, alors que ses statuts prévoient la protection de l’édition, la sensibilisation de l’opinion au rôle de l’édition en tant que moteur du développement économique, culturel et social, ainsi que la lutte contre la censure, la liberté de publication et la promotion du droit d’auteur.

Les dollars des Emirats valent bien quelques entorses à ces grands principes.

Plus surprenant encore, l’IPA décerne le prix Voltaire, récompensant une personne ou une organisation pour son engagement en faveur de la liberté d’expression et la publication d’œuvres remettant en question la société et les régimes de leurs pays d’origine.

L’IPA s’est-elle assurée que Le Traité sur la tolérance, Mahomet, le Dictionnaire philosophique et quelques autres œuvres de Voltaire ne sont pas interdits dans les Emirats, voire dans les luxueux avions la compagnie ?

Sans commentaires. Pauvre Voltaire.