France et Bolivie sont séparées de milliers de kilomètres (j’aurais pu tout aussi bien évoquer la distance séparant notre pays de l’Algérie, de l’Irak, du Liban, la question que je veux aborder serait identique). Les deux pays connaissent des événements graves, avec des morts et des blessés par les forces dites de l’ordre, à la suite de manifestations qui trouvent leurs racines dans une situation sociale et politique fortement dégradée et explosive.
En France, le système capitaliste est arc-bouté pour la défense de sa domination sur le peuple et en Bolivie, après un coup d’Etat soutenu par les Etats-Unis de Trump, il s’agit d’empêcher les partisans d’Evo Morales de s’exprimer pour mieux rétablir le même système d’exploitation des salariés.
Où il est prouvé que les capitalistes ne rendront pas les clés sans combattre, férocement.
Mais, dans le monde entier, les soulèvements sont de plus en plus nombreux quand les peuples étouffent, voient la pauvreté s’étendre comme un cancer quand les riches, eux, étalent des fortunes de plus en plus scandaleuses.
En France, les gilets jaunes tentent de se remobiliser. Une historienne, Sophie Wahnich, spécialiste de la Révolution, a été interrogée par L’Humanité. A la question : « Le mouvement des gilets jaunes se caractérise aussi par l’absence d’une figure représentative. Un mouvement populaire d’ampleur peut-il se passer d’un représentant ? », elle a eu cette réponse importante :
« Bien entendu. C’est l’inverse du populisme, du césarisme. Et la très bonne nouvelle de ce mouvement est précisément qu’il rejette la figure du tribun. Un chef qui incarne, c’est un monarque qui prétend parler au nom de peuple et c’est ce que les gilets jaunes exècrent dans le macronisme. Ce que désirent les gens, c’est de pouvoir contribuer, inventer une institution qui permettre de construire un véritable rapport de forces, capable de juger des lois. C’est exactement ce que recouvre la revendication du RIC et, en cela, les gilets jaunes sont très proches des révolutionnaires français, qui portaient aussi la volonté de censure populaire. »
Il reste à observer si syndicats et gilets jaunes arriveront à conjuguer leurs forces. Réponse le 5 décembre ?