Barbara Pompili a rallié le camp d’Emmanuel Macron et c’est tout à fait son droit de citoyenne ; mais on peut se demander si elle a bien mesuré que le très libéral président de la République n’est pas écolo-compatible. Nicolas Hulot ne l’avait pas compris immédiatement, mais après quelques mois à siéger au ministère de l’écologie, il a fait connaître sa déception en démissionnant et en exposant vertement (sans jeu de mots) ses désaccords.
Barbara Pompili, elle, n’a pas encore compris. Elle a montré les limites de son militantisme pour la cause écologique en acceptant un maroquin.
Combien de couleuvres devra-t-elle avaler ?
Après le conseil de défense écologique, elle a convoqué la presse pour annoncer… Mais quoi au juste ? Car si on a bien entendu et lu, la notion de performance énergétique qui fera obligation à un propriétaire d’appartement passoire d’effectuer des travaux d’isolation ne touchera que 1 à 2 % des logements. En effet, le seuil a été fixé à 500 kWh au mètre carré par an, ce qui correspond à l’étiquette G du diagnostic de performance énergétique. Dérisoire.
Autre exemple d’annonce tonitruante mais également dérisoire : la limitation de bétonisation des sols devait permettre de freiner l’installation de zones commerciales. Mais, les préfets sont appelés à trancher au cas par cas, sans que la ministre ne décrète de moratoire. Triste reculade, au mépris des petits commerçants. Pis, cette mesure ne concerne pas les nouveaux entrepôts du type Amazon.
Emmanuel Macron a-t-il peur des réactions de son ami Donald Trump si on touche à ses petits amis, Bezos et consorts ?
Alors, je me pose une question simple : à quoi sert le conseil de défense écologique ?
Barbara Pompili pourrait nous donner la réponse. A moins que, comme Samuel Beckett, elle attende Godot.