Cauchemar, malédiction, faillite : tous les médias ont multiplié les poncifs après la défaite du PSG, l’équipe de l’émir du Qatar, contre Manchester United en huitièmes de finale de la coupe des champions de football.

Evidemment, pour le club c’est un cauchemar puisque l’élimination est synonyme de pertes d’argent estimées à 10 millions d’euros (droits de retransmission télévisuels, sponsors, recettes dans le stade, ventes de maillots, etc.). En football aujourd’hui, on parle d’abord de « pognon de dingue ».

Pour les joueurs aussi la défaite est lourde de conséquences : des primes juteuses se sont évaporées en 90 minutes.

Ces gens-là ont oublié que le football est avant tout une activité humaine où le droit à l’erreur est reconnu et doit être accepté. Contre l’équipe de Manchester (presque une équipe réserve tant les absences de titulaires étaient nombreuses), le PSG ne peut même pas avancer l’excuse de l’absence de quelques stars comme Neymar ou Cavani.

Activité humaine, le football n’est pas une science exacte et les prétendues surprises font partie du jeu quand les erreurs se multiplient et quand celles d’un joueur ne sont pas rattrapées par les coéquipiers.

Les dirigeants qataris du PSG font grise mine : d’une part, parce que la stratégie diplomatique de l’émirat s’appuie largement sur le sport et, d’autre part, parce qu’ils ont promis que leur ’’chère’’ équipe allait enfin remporter la coupe d’Europe cette année.

Ils ont investi des sommes colossales pour briller. Une nécessité selon le cabinet Deloitte qui, dans une étude récente, a noté qu’il y a une corrélation entre le niveau des revenus dégagés par les clubs (et leurs facultés à investir dans l’achat des meilleurs joueurs) et la qualification en huitièmes de finale de la coupe d’Europe. Cette année, sur les 16 qualifiés, 13 apparaissent dans son classement des 20 plus gros revenus au niveau mondial.

Le PSG pointe à la 7eplace et son adversaire de Manchester, lui, affiche le plus gros chiffre d’affaires. On pourrait aller jusqu’à prétendre que la victoire de Manchester est donc dans l’ordre des choses, car si l’argent ne fait pas tout dans le football, il y contribue largement.

Football is business, hélas. Mais cela n’est après tout qu’un jeu qui ne change en rien la vie quotidienne de millions d’individus en France, au Royaume-Uni ou ailleurs.