Serge Halimi a adressé un véritable camouflet à Emmanuel Macron en ce jour de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Il a refusé de cautionner la cérémonie d’hommage à sa mère, Gisèle Halimi, la célèbre avocate.
Serge Halimi, en digne héritier d’une combattante, s’est exprimé vertement : « Je n’y participerai pas. La décision de l’Elysée intervient après plus de deux ans de tergiversations et alors que le pays est mobilisé contre une réforme des retraites extrêmement injuste dont les femmes qui occupent les métiers les plus difficiles seront les premières victimes (…) Ma mère aurait défendu leur cause et manifesté à leurs côtés. Le 8 mars, ce sera la meilleure façon d’honorer sa mémoire et ses combats. »
L’association Choisir la cause des femmes, fondée en 1971 par Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir, a joint sa voix à celle de Serge, rappelant les « luttes féministe, sociale, anticapitaliste, anticolonialiste, antiraciste, anti-impérialiste, cause palestinienne (…) violences policières » de l’avocate.
Les conseillers de l’Elysée se sont pris les pieds dans le tapis en tentant de faire croire à une cérémonie d’hommage à une ‘’grande figure’’, gommant ainsi les engagements militants de Gisèle Halimi et tentant de faire oublier combien le projet de loi sur les retraites va pénaliser honteusement les femmes.
Les combats de Gisèle Halimi ont été interprétés par Jean Ferrat dans sa chanson inspirée par les vers d’Aragon (Le Fou d’Elsa) en 1975 (presque un demi-siècle) : « Pour accoucher sans la souffrance / Pour le contrôle des naissances / Il a fallu des millénaires / Si nous sortons du moyen âge / Vos siècles d’infini servage / Pèsent encore lourd sur la terre. » Ferrat avait l’optimisme chevillé au corps en ajoutant : « Il faudra réapprendre à vivre / Ensemble écrire un nouveau livre / Redécouvrir tous les possibles / Chaque chose enfin partagée / Tout dans le couple va changer / D’une manière irréversible. »
Ces engagements chaleureux de Ferrat pour un avenir radieux pour la femme, c’était avant Emmanuel Macron. Un président qui entend pénaliser les femmes, les ‘’premières de corvées’’ pour le plus grand bonheur des actionnaires des oligopoles et des suppôts du patriarcat.
Aujourd’hui, en ce 8 mars, l’attitude de Serge Halimi rejoint l’engagement de Jean Ferrat dans un même refus des hommages officiels qui ne sont organisés que pour détourner des vrais (et innombrables) combats à mener encore et toujours pour l’égalité femmes/hommes.
Sourd et aveugle aux revendications, Emmanuel Macron a perdu une nouvelle bataille. Mais il faut continuer à lui chanter et à lui crier de plus en plus fort, dans les manifestations joyeuses que la femme est l’avenir de l’homme.