Les services de l’Elysée avaient invité les journalistes à se montrer « extrêmement attentifs » à l’annonce faite lors de la cérémonie d’hommage national à Gisèle Halimi. 

Ils l’ont été et ils n’ont rien relevé de tonitruant. Au contraire.

Certes Macron a annoncé un projet de loi inscrivant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution. Mais le président d’une République verticale a pris soin de préciser qu’il ne s’agirait que d’affirmer la liberté de recourir à l’IVG, non de l’inscrire comme un droit constitutionnel. De plus, le projet de loi s’inscrirait dans une révision de plus grande ampleur de la Constitution (comportant de nouvelles mesures liberticides ?).

Décidément, Emmanuel Macron joue en permanence de l’ambiguïté et tente, en réalité, d’occuper le terrain médiatique.

Il en a bien besoin. Les déclarations ‘’off’’ de l’entourage présidentiel sont inquiétantes : Olivier Dussopt irrite le président et la première ministre et Elisabeth Borne irrite toute la majorité. Même les médias les plus macroniens rapportent le désarroi d’un exécutif englué dans une réforme des retraites impopulaire et significative d’un pouvoir qui ne regarde que les profits des grandes entreprises, plutôt que l’augmentation du nombre de salariés pauvres et de la précarité.

Chaque jour, les annonces de fermetures d’entreprises avec leur lot de chômeurs se succèdent à un rythme effrayant.

La crise ne touche pas que les services publics (santé, école, transports, énergie, recherche, etc.) ; elle touche de plus en plus de secteurs industriels, manufacturiers, agricoles et commerciaux.

La France s’enlise et la cinquième puissance industrielle perd de sa superbe, devenant un acteur de second plan. Au terme de son second quinquennat, le président aura terminé la longue descente aux enfers entamée par ses prédécesseurs pour le plus grand bonheur des milieux financiers mondialisés.

Les préoccupations des citoyens sont telles que l’annonce de Macron à propos de l’IVG ne sera pas suffisante pour leur faire retrouver le sourire. La France souffre, seuls les riches se réjouissent de la situation.