L’événement est important ; aujourd’hui, la sixième journée d’actions contre le projet de réforme des retraites est toujours unitaire. Et le pouvoir tremble.
L’unité tient bon. L’unité est durable quand les organisations syndicales se sont mises d’accord au préalable sur un objectif, sur le but à atteindre, à savoir le retrait du projet de loi.
Mais, aujourd’hui, dans une France où les grandes entreprises affichent des résultats insultants, à l’image de ceux du transporteur maritime CMA CGM, du pétrolier TotalEnergie, de l’empereur du luxe LVMH, le programme de revendications ne peut pas se satisfaire de faire reculer le gouvernement sur la seule question des retraites.
La question salariale (quand des millions de citoyens ne mangent pas à leur faim), la question du statut du salarié (quand patrons et gouvernements ont multiplié les formes d’emplois précaires), la question de l’égalité femmes-hommes (quand les écarts de salaires ou de droits sont exorbitants), la question de l’avenir de la planète (quand le dérèglement climatique provoque des catastrophes) ne peuvent plus être traitées hors de l’unité.
L’exploitation des salariés connaît de beaux jours quand les syndicats partent en ordre dispersés ; les acquis sociaux ont toujours été le résultat d’un puissant mouvement syndical unitaire, dans lequel chacun a pris l’engagement de poursuivre la lutte. Clairement. La lutte est belle quand elle est unitaire.
J’ai conservé en mémoire une très belle phrase d’un cheminot de Narbonne qui, dans les années 1930, écrivit : « L’Unité ne peut être une manifestation sentimentale. »
Aujourd’hui, alors que le peuple de France est dans les rues, à l’appel de tous les syndicats, chacun doit prendre la parole et agir pour imposer l’unité d’un mouvement qui changera l’ordre ‘’établi’’. Les salariés ne peuvent plus attendre, ils veulent agir avec les syndicats pour se défaire du carcan ultra-libéral, en écartant les équivoques ou les positions aventuristes.
Plus que jamais, unité !