Dans l’admirable film de Luchino Visconti, Palme d’or à Cannes en 1963, les ‘’guépards’’ sont les nobles qui, après le débarquement des hommes de Garibaldi en Sicile, prennent conscience que leur règne est proche de la fin.

Aujourd’hui, le ‘’Guépard’’ est le nom de baptême du nouvel hélicoptère de l’aviation qui va remplacer les Gazelle, Alouette, Dauphin, Fennec et autres Panther. Décidément, les militaires français sont portés sur les animaux sauvages !

Le ministère de la défense a signé une commande à Airbus pour la fourniture de 169 de ce nouvel appareil (« dont les 30 premiers en tranche ferme », précise un communiqué), pour un montant de 10 milliards d’euros. Une somme importante !

Le quotidien patronal Les Echos ajoute que le contrat comprend la « fourniture du système de soutien et de formation » et « le maintien en condition opérationnelle pendant dix ans » du Guépard, version militarisée d’un appareil civil. A ce prix-là, c’est bien le moins qu’on peut attendre du fournisseur…

Le chiffre de 169 appareils interpelle lui aussi ; leurs missions également. L’armée française a-t-elle vraiment besoin de nouveaux hélicoptères semeurs de morts ? Pour quels théâtres d’opération ?

Avec Emmanuel Macron, la France a retrouvé un esprit guerrier et multiplie les ventes d’armes au moment où la planète a besoin de paix pour éradiquer la misère et sauver son climat. L’argent coule à flot quand il s’agit de l’armée. Plus que pour les services de santé, pour l’enseignement, la recherche, l’accueil des réfugiés, etc.

Macron ne semble pas avoir compris qu’il est de la race des guépards de Visconti et que les peuples n’en peuvent plus de sa politique néolibérale, belliqueuse et porteuse de recul de civilisation.

Bientôt (mais quand ?), il faudra bien que les populations reprennent le pouvoir et bannissent la guerre. Sans Garibaldi, ni ses Chemises rouges, mais avec un bulletin de vote.