C’était le 23 décembre 1951, les curés de Dijon publiaient un communiqué ahurissant, expliquant pourquoi ils avaient brûlé le Père Noël : « Pour nous, chrétiens, la fête de Noël doit rester la fête anniversaire de la naissance du Sauveur », ajoutant : « Le Père Noël a été sacrifié en holocauste. A la vérité, le mensonge ne peut éveiller le sentiment religieux chez l’enfant. »
En cette date anniversaire, un professeur d’histoire contemporaine à l’université de Dijon, Philippe Poirrier, rappelle que « le porte-parole de l’épiscopat a appuyé cette action symbolique sans ambiguïté. » L’édition de France-Soir du 24 décembre 1951 avait publié la déclaration du même porte-parole : « Le Père Noël et le sapin se sont introduits dans les écoles publiques alors qu’ils sont la réminiscence de cérémonies païennes qui n’ont rien de chrétiennes tandis que, au nom d’une laïcité outrancière, la crèche est scrupuleusement bannie des mêmes écoles. »
Toute ressemblance avec les déclarations des catholiques intégristes et autres réactionnaires d’extrême droite (incluant une partie des Républicains), souvent supporters acharnés de Zemmour, Le Pen ou Valérie Pécresse, à propos de la laïcité et de l’école publique ne sont donc pas fortuites.
Le Père Noël n’est plus leur seul ennemi ; ils ont une aversion prononcée pour les réfugiés, notamment ceux qui se réclament de l’islam, mais aussi pour toute idée progressiste, tout ce qui relève des services publics, particulièrement l’école laïque.
N’oublions pas que le Bien Public, le quotidien réactionnaire, avait lui aussi applaudi et fait sa ‘’une’’ sur l’événement, du ‘’pain béni’’ pour faire de l’audience, comme CNews fait le buzz avec Zemmour.
La bête immonde rôde à nouveau en France, qui voit des usurpateurs et des hérétiques partout, des ennemis dans ceux qui ne sont nés français, un péché immonde dans le droit à l’avortement pour les femmes, etc.
N’oublions pas. N’oublions rien.