Les associations humanitaires dénoncent et condamnent depuis des années et des mois, « la dégradation des conditions de vie des personnes exilées à Calais, alors que le harcèlement dont elles font l’objet est quotidien et que la violence exercée par l’Etat est toujours plus forte, Philippe. » Trois membres de ces associations admirables qui apportent leur soutien aux exilés, Philippe, Anaïs et Ludovic ont entamé une grève de la faim depuis le 11 octobre devant l’église Saint-Pierre de Calais.

« Nous assistons quotidiennement, écrivent-elles, à des formes de violences psychologiques et physiques à l’encontre des personnes exilées : expulsions toutes les 48h voire quotidiennes ; confiscation et destruction des effets personnels ; multiplication des arrêtés anti-distribution de nourriture et d’eau ; humiliations ; coups et blessures de la part des forces de l’ordre… Et l’escalade de la violence ne s’arrête pas. Il y deux semaines, des nouvelles mesures ont été mises en place. A quatre reprises, l’État a posé des rochers sur un lieu de distribution de Coquelles empêchant tout accès aux associations pour distribuer des denrées de première nécessité aux personnes exilées. Des interdictions se sont multipliées ensuite sur l’ensemble des lieux de vie des personnes, rendant illégales toutes distributions. »

Pétition, largement relayée, et grève de la faim ne font pas bouger les représentants de l’Etat. Ceux-ci restent sourds à leurs demandes : « Suspension des expulsions quotidiennes et des démantèlements de campements durant la trêve hivernale ; arrêt de la confiscation des tentes et des effets personnels des personnes exilées ; ouverture d’un dialogue citoyen raisonné entre autorités publiques et associations non mandatées par l’État, portant sur l’ouverture et la localisation de points de distribution de tous les biens nécessaires au maintien de la santé des personnes exilées. »

La situation à Calais (et ailleurs) est intolérable ; et rares sont les candidats à la présidence de la République à condamner la politique actuelle de rejet de l’autre, alimentée par Le Pen, Zemmour ou Pécresse ; au contraire. Ils sont sourds aux appels, y compris à celui du pape François.

Le prétendu président ni de droite, ni de gauche, élevé dans les meilleures écoles catholiques d’Amiens, disciple d’un philosophe, Paul Ricoeur, qui se réclamait du christianisme social (même s’il eut un bref passage chez les pétainistes) est le maître d’œuvre de cette politique d’une violence inouïe à l’égard des exilés. Il ne renie rien et prône toujours plus de fermeté au sein de l’Europe pour fermer les frontières. Sans vergogne. 

Les exilés ne doivent plus mourir à Calais.